Textes courts

Ni poème, ni nouvelle, ni extrait, le texte court est une forme littéraire brève qui correspond souvent au premier jet d’une création. Il peut être l’ébauche d’un texte plus ambitieux,  il peut demeurer aussi en l’état, témoin privilégié d’un chemin littéraire.

J’ai eu une vie bien remplie

Posté par on 09 / 11 / 2016 de Louis Mancy, Textes courts | 0 commentaire

Autobiographie imaginaire (consigne de Gabrielle) Je suis un rescapé de la guerre des tranchées… Quatre ans d’horreur. J’ai survécu. Là où tant d’autres sont tombés. Sous les obus, les balles, le froid, la faim… J’échangeais mon tabac contre du lard à ceux qui ne l’aimaient pas. L’estomac mieux rempli, je résistais plus au froid, à la maladie. Pour le reste, question de chance et de hasard plus que d’intelligence ou de bravoure ! Je suis né au cœur de la France, dans un petit village de quelques dizaines...

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24 heures in utéro

Posté par on 09 / 11 / 2016 de Louis Mancy, Textes courts | 1 commentaire

  24 heures « in utero » Cela allait être le voyage le plus extraordinaire de ma vie ! J’en avais parcouru des chemins, des familiers et des lointains, des sublimes, des anodins… J’avais même, parfois, pour une belle, essayé de décrocher la lune ! J’avais, du temps d’un pion sadique, passé un beau dimanche d’avril à devoir disserter, en huit pages, sur « le goudronnage de la voie lactée », et un autre, un peu plus tard, à piocher toute la journée, m’épuisant sur « la culture des petits pois dans le...

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Taverne de Maligny

Posté par on 25 / 10 / 2016 de Louis Mancy, Textes courts | 0 commentaire

depuis la photographie d’une maison mangée de lierre. Au premier regard, mon esprit s’en est allé vagabonder sur les chemins : cette façade, mangée par le lierre, où était-ce déjà ? Ah oui ! J’avais marché sous la pluie, une bonne partie de la journée. Une petite pluie tenace et froide qui avait eu ce jour-là raison de mes ambitions. Je m’arrêterais ici, bien content d’avoir un toit ! Taverne de Maligny ! Oui, c’était bien là ! Dans Mal-igny, il y a mal. Et puis -igny. Perrigny, Pressigny… Peut-être,...

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J’ai une prothèse, qui coûte du pèze…

Posté par on 23 / 10 / 2016 de Marie Batllo, Textes courts | 0 commentaire

J’ai une prothèse, qui coûte du pèze…

J’ai une prothèse  Qui coûte du pèze A la sécurité sociale. La sécurité sociale C’est moi La complémentaire santé  C’est moi L’invalidité  C’est encore moi Les impôts c’est moi La TVA c’est moi La solidarité c’est donc moi ! Vous et moi. Et comme je suis solidaire avec moi Je me fais soigner De la tête aux doigts de pieds Du fémur à la hure. Tout ça était prévu  Et anticipé. Piégés  On a marché.  Travaillé  Pour emprunter Emprunter Pour...

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Chut…

Posté par on 05 / 09 / 2016 de Marie Batllo, Textes courts | 0 commentaire

  10 avril 1956, après un hiver glacial, un poupon né de frais s’époumonait  d’étonnements  divers dans les bras de sœur Marthe à l’hôpital St Germain d’Auxerre. Ce jour là, la poitrine de Jacques sonnait à la volée, sa joie illuminait ses pas en lévitation de bonheur. Il était un papa d’une espèce en voie d’interrogation. Une fille, bizarrerie de la nature  pour un papa comme celui là. Une gamine, une drôlesse, une demoiselle après trois frères et deux fils, une princesse. Sa maman...

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La vie n’est plus pour moi

Posté par on 31 / 08 / 2016 de Marie Batllo, Textes courts | 3 commentaires

  La vie n’est plus pour moi. Chaque jour je me bats contre le vent qui fait perdre le nord, je suis lasse de mon humeur qui valdingue de haut en bas. A mi chemin, sur le fil d’enfer je rate souvent la marche, je me rétame à fleur de peau et je retombe, pauvre carcasse enchaînée aux déplaisirs solitaires. Tantôt, je voltige légère en bons mots, la bonne figure qui plaît aux gens. Tantard, je dois taire, cacher, me censurer sous peine de déjections verbales. Match nul, balle au centre. Pour accéder au milieu, je dois me...

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Pour toujours

Posté par on 31 / 08 / 2016 de Marie Batllo, Textes courts | 2 commentaires

Pour toujours, Je le savais, le subodorais, le redoutais et paf, mon extralucidité s’est réalisée! Le présent jusqu’à ma propre mort s’éternisera sans mon père et sans ma mère ! J’ai souvent pensé qu’au grand jamais je ne leur survivrai. Je suis là en vie et j’ai beau essayer d’arrêter de respirer, de m’allonger en posture de gisant affligé, mon pouls clapote incessamment sans mon consentement. Je suis là, dépitée de tant d’absence ! Comment suis je sensée le supporter ? Un...

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Papa, t’es mort?

Posté par on 26 / 07 / 2016 de Marie Batllo, Textes courts | 2 commentaires

  Papa, papa, t’es mort ? Papa, non papa pas encore, attend un p’tit peu, juste une minute, soixante secondes, j’t’en supplie retiens ton souffle sinon tu vas me faire pleurer, j’ne veux pas pleurer, tu n’as pas le droit de m’faire pleurer ou alors tu devras me consoler avec tes bras comme autrefois. Je pleure dedans à l’endroit qui serre les tripes et les viscères, vois papa ce que tu vas faire de moi! T’es décédé, t’es cédédé, arrêtes t’es pas drôle ! J’ai...

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Papa est mort

Posté par on 10 / 07 / 2016 de Marie Batllo, Textes courts | 0 commentaire

Papa est mort, je déambule dans les rues, papa est mort. Il a risqué sa vie à vouloir absolument  vieillir. Mais quelle idée de s’éterniser au lieu de se reposer, peinard, dans le satin  d’un cercueil ciré. Papa est mort, je déambule dans les rues, papa est mort. Si encore il s’amusait à jouer aux dés, à la marelle de la terre jusqu’au ciel! Mais quelle idée de regarder la télé ensommeillé et faire fi du prix de l’électricité. Papa est mort, je déambule dans les rues, papa est mort. J’y...

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J’attends…

Posté par on 30 / 05 / 2016 de Marie Batllo, Textes courts | 0 commentaire

J’attends. Ce n’est pas son genre de manquer le rendez-vous et pourtant il n’est pas là Et j’attends! J’avais hésité à venir, ça faisait des semaines que j’y pensais. Plus j’y réfléchissais, plus j’étais persuadée, Non sans pétocher qu’il fallait assumer. C’était comme cela que l’on m’avait éduquée. Si je voulais continuer dans un miroir à me mirer, je devais au plus vite me débarrasser de cette envie de recommencer. Au besoin me flageller. Pour être au...

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