J’ai une prothèse, qui coûte du pèze…
J’ai une prothèse
Qui coûte du pèze
A la sécurité sociale.
La sécurité sociale
C’est moi
La complémentaire santé
C’est moi
L’invalidité
C’est encore moi
Les impôts c’est moi
La TVA c’est moi
La solidarité c’est donc moi !
Vous et moi.
Et comme je suis solidaire avec moi
Je me fais soigner
De la tête aux doigts de pieds
Du fémur à la hure.
Tout ça était prévu
Et anticipé.
Piégés
On a marché.
Travaillé
Pour emprunter
Emprunter
Pour emménager
Enfanter
Agrandir
Travailler
Emprunter
Enfanter
Travailler
Enfanter
Travailler
Renégocier.
Jusqu’au départ
De nos engeances chéris.
Le poulailler est déserté
Mais payé
Un peu fané aussi.
Travailler, travailler
Retraite assurée.
Ah! Usine fermée
CGT
Vaincre le poing serré
Licencié
Crier, hurler, rager!
Démoraliser
Pleurer, pleurer…
Se forcer
Se piétiner
S’amenuiser
S’épuiser
Invalidité
Désespérer !
J’ai une prothèse
Qui coûte du pèze
C’est le cadeau
Que je me suis offert
Sans oublier les deux cancers.
On peut me remercier
Mais si je mourrais
Sûr je serai couronnée.
Marie.
Je voulais te donner des nouvelles et Bing c’est parti comme ça. Je ne sais pas ce que ça vaut, tu fais comme tu le choises.
Je bulle à Blois, belle aux bras ballants.
Bisous .
23 octobre 2016 – Textes courts – Marie Batllo