Marie Thérèse G.
Le Certif
Les anciens de ma génération ont tous passé et obtenu le certificat d’études primaires, le C.E.P. On ne quittait pas l’école du village ou de la ville sans posséder ce diplôme qui couronnait nos études et permettait à tous d’entrer dans la vie active ou en apprentissage. A Fleury, nombreux étaient les élèves qui, sortis de l’école se mettaient aux travaux des champs, dans le jardinage ou le petit commerce de leurs parents ayant besoin de main-d’oeuvre. Avoir son certificat, c’était la preuve...
Lire plusLe Tacot (suite et fin)
Quelquefois, on ratait le train, ce train propice aux conversations ! Un jour, notre mère et sa marraine Mélie de Ponceau s’en furent voir la cousine Mizier se relevant d’une intervention chirurgicale ; au lieu de descendre à Charbuy, tellement prises par leur conversation, elles ne descendirent du train qu’à Auxerre, c’est à dire au terminus ! Le plus difficile, au retour, fut de donner des nouvelles de l’opérée à notre grand-mère, « maman Tavie »! Une autre fois, quelqu’un de très proche...
Lire plusLe Tacot (première partie)
LE TACOT Nous l’aimions, notre tacot ! Il faisait Auxerre-Joigny et vice-versa. A Fleury, milieu du parcours d’une trentaine de kilomètres il s’approvisionnait en eau ; de Fleury, véritable noeud ferroviaire, partait une ligne Fleury-Sarigny-Poilly-Aillant et rejoignait une ligne que Jean n’aimait pas : Joigny-Toucy. On en reparlera ! Dans le tacot, il y avait un wagon de première classe dont les sièges étaient couverts d’un tissu bleu horizon, sans doute un surplus de la guerre 14-18. Quand le tacot...
Lire plusRosalie
Rosalie Ce n’est le prénom d’aucune de mes filles, pas celui de ma mère ou de l’une de mes grands-mères. Ah ! Rosalie, une puissance incroyable, une « coureuse » infatigable, une protectrice contre toutes les intempéries ; qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, Rosalie brave toutes les difficultés et ne manifeste aucun signe de souffrance ; elle se réjouit à chaque fois qu’elle rend un service. Des « comme ça », il n’y en a plus ! Elle est née à Paris...
Lire plusPAs de VRP à l’école !
J’ai souvent évoqué mon « Paris-Morvan » en narrant les épisodes parfois drôles, parfois tristes ou touchants de mes débuts de carrière ; avec du recul, je ris maintenant de mes réactions de jeune institutrice qui met son point d’honneur à « réussir » sa carrière ; travailler à Paris ou travailler au cœur du Morvan n’a évidemment rien de comparable ; pourtant, fraîche émoulue de l’École Normale, j’étais sensée posséder une formation parfaite, être une pédagogue plus que parfaite et...
Lire plusMaman Tavie
On l’appelait « maman Tavie », c’était notre grand-mère paternelle, Octavie de son vrai prénom, Jolibois de son nom de jeune fille, une deuxième maman pour nous ; nous l’avons toujours connue vivant avec nos parents dans la maison de famille de Fleury. Elle nous a parlé de son enfance, elle qui avait perdu sa mère très jeune et n’était pas heureuse avec sa « marâtre », la seconde épouse de son père. Née aux Varennes, près de Ponceau en 1864, elle est allée à l’école à Charbuy, à environ...
Lire plusSombre rentrée
En tant qu’élève et en tant qu’enseignante, j’ai bien dû faire une bonne cinquantaine de rentrées ; une rentrée, c’est toujours une attente dans l’inconnu, une nouvelle aventure, parfois un changement de vie. On y pense à l’avance, on se questionne sur le choix qu’on a fait, plus ou moins conscient des risques encourus, sur le pourquoi de ce choix qui a peut-être été influencé par l’entourage ou des évènements inattendus. J’ai le souvenir de rentrées joyeuses où...
Lire plusMa souche paysanne
Ma souche paysanne Connaissez-vous Ménestreau ? C’était, pour ma mère, le nombril du monde ! Elle est née en 1894 tout près de là, a vécu là, jusqu’à son mariage. Ménestreau : des collines couvertes de bois, des haies, des prés, des champs de blé. Autrefois, sur le flanc des collines, des vignes , des sources d’eau fraîche et pure au coeur du village ; combien d’habitants ? Entre 80 et 100 ! Ma mère a grandi dans ce village paisible, aux confins du Morvan, participant aux tâches quotidiennes de la...
Lire plusOrage
Un violent orage s’abat sur la campagne, détruisant de sa puissante foudre les arbres desséchés qui ne sont plus que flammes. Le ciel devient lugubre. Plus un seul chant d’oiseau. Le vieux saule n’entend plus le clapotis de l’eau au bord du ruisseau. Les roseaux se couchent désespérément sur les orties qui s’envolent en lanières brûlantes. et soudain le calme : comme une princesse apparaissant à sa fenêtre, la nature s’apaise et au loin s’aperçoit la plaine ondoyante des blés...
Lire plusSi le vent (compilation)
Si le vent, Vent tiède ou ouragan Les jupes à volants Feraient des tourbillons Et nous prenant par la main la ronde en une farandole Nous emporterait tout là-haut. Jeannine de J. Si le vent était un oiseau que ferait-il ? Rien de plus que de voler Melle D. Si le vent était un oiseau, j’aurais soin d’ouvrir ma fenêtre J’aurais soin de laisser les gens courir au fond du jardin J’aurais aussi grand envie de tailler ma charmille Encore je laisserais ce vent s’étonner au coin de la rue Et...
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