La fontaine aux assassins

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06 / 01 / 2024
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Quand Anne a habilement détourné la consigne de  » La fontaine aux assassins », j’ai souhaité publier son texte dans la « présentation » des ateliers, tant s’y retrouvent les raisons profondes, autre que l’amitié, qui nous y réunissent. 

La fontaine aux assassins

Il n’est guerre qu’en terre aride
Où ne sont point venus les mots,
Il n’est rage qu’en esprit vide
De son, de sens ou de tempo.

 

Il n’est besoin de parchemin,
De diplôme ou de récompense,
Il n’est besoin de vingt sur vingt
Pour valider ce que l’on pense :

 

Collez deux mots qui vagabondent,
Une phrase est une aventure.
Collez deux mots qui se répondent
Et vous ferez littérature.

 

La poésie n’est pas qu’aux rimes :
Elle est aux champs et aux prairies,
Aux tendresses les plus intimes,
Aux marchés et aux poissonneries.

 

La poésie n’appartient pas :
Elle est libre et elle t’invite.
Alors vas-y, tu as le droit,
C’est toi qui fixe tes limites.

 

Les mots qu’on a loin dans la tête,
Qu’on les lise, les chante ou les dise,
Qu’on les invente ou les répète,
Qu’on les cogne ou qu’on les déguise,

 

Les mots oeuvrent pour faire le Bien
Parce qu’ils nous font repenser
Le monde d’hier et demain,
Celui d’ici et d’à côté.

 

Lisons, rappons, chantons, slamons,
Griffonnons et enluminons,
Bouquinons, crions, feuilletons,
Murmurons et poétisons.

 

Si je me pense avec des mots,
Je te comprends différemment.
Nous pourrions devenir égaux
Si nous nous lisons patiemment.

 

Lettre après lettre on s’apprivoise,
On mélange nos alphabets.
On dessine sur nos ardoises
Un ensemble un peu plus parfait.

 

Alors pour bâtir l’avenir,
Pour ensemble inventer demain,
Je supplie que l’on fasse lire
Du La Fontaine aux assassins.

 

Anne Le Goff, 3 janvier 2024

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