Jean Jacques L.
Liberté
Liberté Dès que pointe l’aurore, déjà il prend la route Gaillard et sifflotant, il traverse les champs Sans souci du soleil et sans souci des gouttes De la pluie et du vent, il écoute les chants. Des splendeurs de la plaine, il goûte l’étendue Il gravit des montagnes, il arpente des bois Oubliant la cité, sa jeunesse perdue Dont il ne garde plus qu’un souvenir étroit. D’une nouvelle vie, il trace le sillage Avec la liberté, ses yeux se sont ouverts Pour découvrir enfin, de la paix, les rivages Retrouver...
Lire plusUnter den linden (Sous les tilleuls)
Unter den linden Il y a fort longtemps, avec mon ami Christian Boblin, nous avions longuement cherché, puis découvert, la grotte Barbe Bleue, la seule à s’ouvrir en face nord du massif d’Arcy. J’ai conté, dans « l’anneau du Père Abbé, nos longs déboires, puis la mort de mes amis. Certes, la première partie de la caverne, formée de galeries basses, étroites et complexes nous était accessible, mais le long siphon de 50 m qui donne accès aux galeries hautes et surtout à la salle du lac – la plus vaste du...
Lire plusDouble succès
En ce temps là, 1965, la connaissance de l’hydrologie du massif d’Arcy reposait sur deux postulats : A) La perte des Goulettes résurge à la grotte Barbe Bleue, parcourant un peu plus d’un kilomètre en une heure, ce qui pour une rivière souterraine de plaine est une remarquable vitesse, donnant à penser que les siphons – toujours ralentisseurs – n’y sont pas abondants. B) Les ruisseaux, ou le ruisseau de la grotte des Fées inférieure revoient le jour à la source du Moulinot, fort proche de la route...
Lire plusLa Perte des Goulettes
En ce temps-là (environ 73 millions d’années ) la mer jurassique couvrait toute la région parisienne et notre région. Ses vagues chaudes et grouillantes de monstres ne se heurtaient qu’aux granites du Morvan, très vieille montagne Hercynienne, bien plus haute qu’aujourd’hui et qui n’a plus d’homologues que dans les humbles monts de Bretagne. Comme aujourd’hui dans le Pacifique, cette montagne était entourée de ceintures de corail, hantées de monstres qu’un aérolithe, chu il y a 65...
Lire plusPeu connue, cachée et fascinante, la Fontaine Ronde…
Des hauteurs d’Escolives glissent vers Auxerre des plateaux calcaires nus et caillouteux qui se couvrent l’été de maigres céréales. Nul ruisseau ne parcourt ces vastes et mornes solitudes. L’eau du ciel s’y enfouit aussitôt et ne revoit le jour qu’à l’Est et à l’Ouest, dans les vallées de Vallan et de Vaux. Longtemps Auxerre fut tributaire pour son alimentation en eau des sources de Vallan et de Ste Nitasse, en rive gauche. Le liquide salvateur était acheminé à l’Arbre Sec par de...
Lire plusLe « Charlton Star »
Le Charlton Star le tocsin de Diên Biên Phu ne cessait de retentir. Toute l’Armée française s’était laissée piéger dans un cul de basse fosse entouré de hautes collines où de multiples canons lourds avaient été hissés à bras d’hommes. Pressentant le désastre le colonel Piroth s’était suicidé. Il était chef de l’artillerie et comprenait le piège. L’armée française fit mieux que résister, mais écrasée par le déluge des obus lourds, hissa le drapeau blanc. Onze mille sept cent prisonniers...
Lire plusLa tribu d’en face
En ce temps là, l’ancien Crédit Agricole occupait la plus grande partie de la rue Marcellin Berthelot et tout un angle de la place Saint Mamert où se trouvait mon bureau. Chargé à mon retour d’Algérie du service Bourse, je me devais à plusieurs tâches plus ou moins agréables dont j’ai déjà parlé. Il était urgent que je gagne ma vie. Mon père était mort en 1957, ma mère ne travaillait pas et ma sœur recevait chez Soisson un salaire de misère. Outre ces travaux qu’il n’est pas trop utile...
Lire plusLa découverte
La Découverte En 1984, nous avions trouvé refuge dans l’ancien presbytère de Saint Moré. Il y faisait bon pendant la canicule et tout le reste du temps, le feu était indispensable. Nous avions peu de bois, mais les immenses greniers étaient bourrés de ruches anciennes et nous eûmes quelques remords à les sacrifier. Quelques unes étaient très belles mais il fallait survivre. Un peu plus tard la commune nous accorda des affouages et l’autodafé cessa. Au mois de Juin nous reçûmes la visite d’Hervelyne, jeune et...
Lire plusL’anneau du Père Abbé
On n’est pas sérieux quand on dix sept ans, écrivait Rimbaud. En 1954, j’avais dix sept ans et je n’étais pas sérieux. En fait j’étais fou, fou de spéléo au point d’en avoir fait partager le « virus » à certains de mes amis de la rue Basse Perrière. C’était le cas de Christian Boblin, qui avait mon âge. Nous avions bien peu de moyens : nos vélos, de vieux vêtements, des bougies (les lampes électriques étaient rares et chères). Chaque dimanche nous allions à Arcy sur Cure pour...
Lire plusLes démos
Les démos C’était en juillet 1944, il faisait beau et chaud. J’étais seul à notre logement de la rue Bourneil avec ma sœur. Le ciel était par dessus le toit, si bleu, si calme (je n’avais pas lu Verlaine, j’avais sept ans mais je sentais cette langueur désespérée : déjà j’étais nostalgique, mélancolique…). Soudain le ciel céruléen s’emplit d’une rumeur sourde et profonde, majestueuse, énorme par sa force et dans sa plénitude. Répétons le, j’avais sept ans, je ne...
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