Carnet de route

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11 / 10 / 2025
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Ce livret a été réalisé par Christian Canavesio à partir de contraintes d’écriture données  dans le cadre de l’atelier « Génération Sacrifiée » des ateliers Pieds-nus

 

Sonnet Sombre (rimes données)

J’aime marcher seul dans la nuit

Vers les étoiles ou sous la pluie

Quitter les cheminées, la suie

Les bavardages près des puits.

J’aime aller vers la lune pâle

Laisser derrière la porte sale

Tous les soucis, le linge sale

Tout ce qui fait que l’homme râle.

Ne plus sentir en moi les pleurs

Ceux qui chavirent mon cœur tors

Aller enfin jusqu’au bon port.

Oui, c’est pour lui, c’est pour mon cœur

Que j’aime aller quand le jour meurt

Sous les étoiles poudrées d’or.

02 10 2019

 

J’appartiens au silence, à l’ombre de ma voix (Jean Cayrol)

Le silence est mon maître, il me montre la voie

Où aller sans contrainte, pour me retrouver, moi

Le long des longs chemins j’écoute tous les bruits,

la Vie, les longues plaintes et les bruits inouïs.

Oui c’est ça le silence, c’est le cri de la vie

Sans les mots, ces intrus qui rompent les mystères

Sans les mots, pauvres masques, qui jettent tout à terre

J’appartiens au silence, à l’ombre de ma voix

Alors quand je parle, c’est pour dire ce silence

Sans les mots, sans les mots…

16 10 2019

 

Vous ne saurez jamais que votre âme voyage (M. Yourcenar)

Que parfois tout là-bas, loin de vous elle s’engage

Et plus loin que jamais vous n’oseriez aller

Elle explore des domaines qu’à peine vous nommez.

Et quand elle revient

Alors ça te travaille.

Que faire de ses trouvailles

Qui troublent tes matins ?

Vous ne saurez jamais que votre âme voyage

Qu’elle cherche des chemins, qu’elle teste des passages.

Lance-t-elle des ponts au dessus de vos doutes ?

Prépare-t-elle pour vous ce que seront vos routes ?

Et puis elle revient

Avec tous ses butins

C’est quand tu te sens fort

C’est quand tu te sens bien.

Vous ne saurez jamais que votre âme voyage

Et pourtant sans cela comment puiser la vie ?

Si elle ne revenait vous seriez bien en peine

Et vos rêves, avec elle, auraient tous disparu.

Mais puisqu’elle revient

Montrant tous les chemins

Alors tu es plus grand

Alors tu es vivant !

30 10 20219

 

 

Dès qu’il fait noir la mer s’ennuie (Claude Roy)

Alors elle tape doucement

Sur les falaises assoupies

Pour passer le temps

Quand tu broies du noir ça t’ennuie

Et je viens à toi tendrement

Vers le désordre de ton lit

Pour passer le temps

Et tu vas mieux et ça m’ennuie

Tu t’éloignes de moi vraiment

Et je rêve seul dans ma nuit

Pour passer le temps

Oui quand tu es loin je m’ennuie

J’espère que dans peu de temps

Tu reviendras, Mélancolie

Pour que passe le temps

13 11 2019

 

 

Il faut que le ciel cède au glas des lentes lames (Paul Valery)

Il faut que les hivers s’effacent sous la neige

Pour qu’enfin du soleil les chauds rayons m’enflamment

Qu’ils me grisent le cœur, et ma peine qu’ils l’allègent

Il faut bien que parfois, enfin, les choses changent

Si j’aime être surpris, j’aime bien me surprendre

Vivre d’autres chemins inconnus et étranges

Parler d’autres pensées, brûler en d’autres cendres

Il faut que les tambours appellent les danseurs

Il faut que j’aille là, invité à la fête

Sauvage, onirique et découvrir sans peur

Qui je suis vraiment tout au fond de ma tête

Il faut que le ciel cède au glas des lentes lames

Il faut de la patience, il faut bien du courage

Pour enfin tout connaître et connaître mon âme

Alors , oui, je bataille et je cherche avec rage !

27 11 2019

 

La tête en bas et puis en haut, le cœur jamais vraiment en place

Il traîne là, il fait le beau

Il se regarde dans la glace

Il cherche à voir, à être vu

De cette foule qui l’entoure

Il avance, le pas chaloupe

Les yeux devant, sur les côtés

Il veut tout voir, tous les visages

Veut se faire voir, être une image

Mais la foule n’en a cure

Mais la foule le rassure

Il continue dans ce brouillard

Il continue, le cœur hagard

Qui donc sont-ils, tous ces gens là ?

Qu’est-ce qui les mène, quelle est leur vie ?

J’ les connais pas mais en tout cas

Puisqu’ils existent j’existe aussi.

11 12 2019

 

 

Une autre vie est là comme l’eau sous la glace

Tu es là tout rigide et fermé et taiseux

Tout refermé sur toi, triste, sombre, ténébreux

Tu te veux solide derrière ta carapace

Avec toi tout est dur et plus rien ne passe

Allez, souris un peu, change un peu de musique

Remets toi, remues toi et puisqu’elle t’est unique

Vas vers elle à nouveau, bouge un peu ta carcasse

Une autre vie est là, comme l’eau sous la glace.

05 02 2020

 

 

Je rends grâce à ses pas qui vous mènent sans but

sur une place à fontaine (Michel Baglin)

ou bien dans un jardin, tranquille,

ou encore, guidé par un brouhaha joyeux

vers ce marché coloré aux mille odeurs.

Découvrir une ville au rythme du hasard, sans attente, sans projet.

Juste sentir et ressentir.

Je rends grâce à ces tâches de lumières

qui tracent comme un chemin,

qui guident la marche.

A cet oiseau qui par son vol emmène le regard vers cette statue étrange.

Découverte d’harmonies impensées entre le ciel et la pierre,

les nuages et les arbres.

Me laisser aller à l’immédiat, sans désir

si ce n’est le désir de me laisser aller.

Et recevoir.

Je me souviens des papillons qui tournaient autour de moi

sur le chemin.

Ils m’ont quitté en danse festive,

spectacle éblouissant,

dès que je leur dis merci d’être si beaux.

Je rends grâce à ces moments de relation

fugaces et improbables.

Être attentif au jeu de l’enfant

aux herbes remuées par le vent

aux taches sur le crépis des maisons

au bruissement des insectes.

Vivre et aller pour aller plus loin.

Toujours avancer, et rendre grâce.

19 02 2020

 

 

Comme un troupeau en fumée et laineux

Le ciel marchait sous le vent pluvieux (Francis James)

Comme un troupier enfumé et teigneux

Je marchais sous le ciel en ce temps orageux

Les autres près de moi n’étaient pas plus joyeux.

Les nuages dans le ciel avançaient, gros troupeau

Et nous accompagnaient en suivant nos drapeaux

L’espoir de la halte, là-bas, au village

Nous aidait à traîner avec nous nos bagages

La joie du départ était bien loin déjà

La fatigue, la tristesse ralentissaient nos pas.

Plus jamais, plus jamais, j’en fais ce jour serment

Je n’irai dans le vent pour la gloire des autres

Si je pars en chemin ce sera seulement

Pour aller vers la vie, avec toi, vers la nôtre.

Peu importe alors l’orage, la nuit, la pluie.

Ensemble nous irons, cela seul me suffit.

Je voudrais tant changer d’atmosphère, d’horizon,

Partir, aller ailleurs

Ailleurs que dans ce monde adulte et peu fécond

Aller chercher des fleurs

Remonter en bateau le long des fleuves chauds

Courir sur les galets, m’allonger dans la neige

écouter les oiseaux, danser, chanter, jouer,

Faire semblant d’être grand

Le chanter en comptines sur un air délirant

Et rester enfant avec copains, copines,

ensemble rigolant.

Peut-être que là-bas tu seras toi aussi

On se rencontrera

On se racontera nos rêves les plus fleuris

Tu seras dans mes bras.

29 04 2020

 

 

Je me souviens de ces départs en train de nuit…

Pour aller rejoindre le soleil du midi

Au sortir de la gare, traversant toute la ville

La cité défilait, cubes creux et débiles

Éclairés du dedans, lumières bleues des télé

Qui crachent patiemment des infos frelatées.

J’imagine en ces lieux des familles serrées,

Ici et là, des solitudes désespérées.

Les rails franchissent un pont, en bas des autos zonent

Vers le Nord, vers le sud, traînées rouges, phares jaunes.

Pour certains c’est la fuite, pour d’autres le plaisir

Les moteurs de la vie sont la peur, le désir

Je m’y retrouve bien moi qui vais au soleil

Pour retrouver la belle qui enchaîne mes nuits

Peur et désir, désir et peur, les deux pareils

M’attirent et font de moi ce vagabond transi

12 05 2020

 

Je n’ai pas essayé…

J’aurais bien voulu et puis à quoi bon ?

Pourquoi toujours vouloir trouver une raison ?

Toute mon enfance on m’a dit : « Essaye donc !

C’est difficile, c’est sûr, mais tu peux le faire,

Il suffit de se lancer, il suffit d’essayer ! »

Toute ma vie j’ai essayé.

Stop ! Je laisse tomber. Je ne vais plus essayer.

Je vais faire ou ne pas faire, réussir ou rater,

Sans projet, sans défi ni jugement.

Et je vais vous dire :

je n’ai même pas essayé de ne plus essayer.

C’est venu comme ça, d’un seul coup.

C’est venu. Liberté !

24 06 2020

 

 

Sur le port une table est dressée et la Lune…

Veille sur les pêcheurs vieillis qui se retrouvent

Ils se disent la marée, les récifs et une

histoire appelle alors les souvenirs qui couvent

Sous leurs doigts abîmés d’hameçons, de filets,

de cordages, sous leurs yeux à jamais serrés

par le vent et la pluie et le sel et la rage

de l’espoir d’une pêche meilleure au grand large…

Mais là ils sont assis, la mélancolie les prend

Ils parlent de leurs vies et de leurs temps d’avant

24 06 2020

 

Il est inutile de geindre

Si l’on n’acquiert comme il convient

Le sentiment de n’être rien (Louis Aragon)

A quoi bon toujours se plaindre

Vouloir être toujours plus haut

Ce n’est qu’une question de regard

Plancher zéro ou top niveau

Y a pas de quoi être en bagarre.

De toute façon c’est tout pareil

Ouvrir les yeux autour de soi

participer à plein de joies

C’est ça qui donne du soleil

Être plus fort ne sert à rien

si l’on est seul sur son chemin

et dans son cœur on garde bien

le sentiment de n’être rien

16 12 2020

 

 Le ciel était de nuit,

La nuit était de plainte

La plainte était d’espoir  (Tardieu)

L’espoir était bien noir

Comme le ciel le soir

1 – Ne plus pouvoir chanter

Quand des bombes humaines

Déchirent les marchés

Glacent le sang dans nos veines

Ne plus pouvoir crier

Sa colère et sa peine

Sans finir mains liées

La justice est en berne

C’était trop difficile

Pour soi et ceux qu’on aime

Comment rester tranquille

Devant tant de problèmes

2 – Ne plus oser demain

Ouvrir la porte en grand

Par peur que des gamins

Surgissent en tirant.

Les corps tombés à terre

Empêchent de penser

Le silence sidère

Quand les tirs ont cessé.

C’était trop difficile

De là il fallait fuir

Trouver un lieu, asile

Où se poser, survivre …

3 – Il faut aller très loin

Désert et soif brutale

Voir sombrer des copains

Dans une mer verticale

Et passer les frontières

Cachés sous des camions

Garder la tête fière

Toujours faire attention

C’était très difficile

Le voyage est si long

Les chemins de l’exil

Vous font tourner en rond

4 – Et s’accrocher aux rêves

Pour se tenir debout

On se lève et relève

Pour aller jusqu’au bout

Les souvenirs du pays

Envahissent la tête

De jour comme de nuit

L’exil c’est pas la fête.

C’était trop difficile

Et l’administration

N’a pas l’accueil facile

Dans toutes nos nations

5 – L’obsession des papiers

Pendant la marche à pieds

Remplir plein de papiers

Espérer les papiers

Peut-être reconstruire

Un passé morcelé

Peut-être rebâtir

Un espoir nouveau-né.

Le ciel était de nuit

La nuit était complainte

Complainte de l’espoir

L’espoir d’enfin pouvoir

Chasser du ciel le noir.

Oser enfin demain

Ouvrir la porte en grand

Sans peur …

 

03 12 2020

Quelqu’un a sauté d’un pont…

C’est pas bon de faire des bonds

Quelqu’un a sauté d’un pont

Il a mouillé son pantalon.

L’pont levis un peu levé

Pas bien baissé, peut pas passer

L’pont levis un peu levé

C’est pour ça qu’il a dû sauter.

Au château c’était la fête

Des brochettes de belles minettes

Au château c’était la fête

C’est pas l’ moment de faire trempette !

L’est tombé dans la bouillasse

Belles godasse pleines de crasse

L’est tombé dans la bouillasse

L’aurait pas fallu qu’il sautasse.

Voulait faire une prom’nade

Galéjade, rigolade

Voulait faire une prom’nade

En est revenu tout malade.

Il voulait tenter sa chance

Révérence, Excellence

Il voulait tenter sa chance

N’a pas pu faire trois pas de danse !

N’ira pas la prochaine fois

Ni une ni deux ni même trois

N’ira pas la prochaine fois

A l’invitation du Roi.

27 janvier 2021

 

 

Comment ça va ? Comme un lundi.

J’ sais pas c’ que j’ai, j’ peux pas travailler (Gaël Faye)

Y a rien qui va, j’ai pas la frite

Tu n’es pas là, j’ai peur qu’ tu m’ quittes

Tu comptes tant pour moi

Je compte trop sur toi

C’est décidé demain je change

Te mériter c’est mon challenge

Tu verras bien je peux le faire

Nous sortirons de cet enfer

Tu comptes tant pour moi

Je compte aussi sur toi

J’ vais plus trembler, reprendr’ confiance

On va construire avec patience

Toute une vie, un avenir

Et plein d’ projets qui vont fleurir

Tu comptes tant pour moi

J’ veux vivre sous ton toit

Un temps nouveau où on s’épaule

Où si tu pleutre je te console

Où tu m’écoutes quand j’ai trop peur

Un temps nouveau tout plein de fleurs

Tu comptes tant pour moi

Tu peux compter aussi sur moi

Comment ça va ? Comme en vacances !

Allez on sort et puis on danse !

10 02 2021

J’écarte en vain cette irritante mouche

des mots, ce grain qui grêle dans la bouche…

Oui je veux oublier ces grandes phrases

qui font mal, qui déchirent, qui écrasent.

Me taire enfin et attendre et comprendre

d’où vient cette colère au goût de cendre

Elle explose dans ma tête, dans ma chair

Je ne peux la retenir, j’ai trop peur

Et quand je veux l’étouffer je l’attise

Oui je suis enchaîné par cette emprise

Comment faire alors pour me libérer

moi-même qui de moi suis prisonnier

Je ne vois qu’une issue, il faut que je me tue.

 Comme un souvenir

Je t’ai rencontrée

Personne perdue (Tardieu)

Tu étais venue

Pour nous partager

de ta vie le pire

3 – Et ta vie chavire

Tu t’es exilée

Jeune femme exclue

Tu dors dans nos rues

Dans un coin cachée

Détresse et délire

5 – Te laisse pas mourir

Tu dois leur montrer

Qu’ils n’ont jamais pu

Qu’ils ne pourront plus

Prendre ta liberté

Briser tes désirs

2 – Tu venais nous dire

Ta vie abîmée

Ils avaient voulu

Que tu ne sois plus

Celle que tu étais

Tu as dû t’enfuir

4 – Tu as dû subir

Sida-trocité

Et tu n’en peux plus

Et tu n’en peux plus

Dans nos belles cités

Tu voudrais mourir

6 – Oui dans l’avenir

Tu peux espérer

Tu n’es plus perdue,

Tu t’es bien battue

Tu peux retrouver

La paix les sourires.

24 03 2021

 

 

Je descends à grands pas vers le bas de la ville

Le dos voûté, le cœur ridé, l’esprit fébrile (Blaise Cendrars)

Pour là-bas, comme avant, trouver mes compagnons

Avec eux, pour encore entendre les chansons

Qui nous parlent d’alors, du temps de la jeunesse

où nous marchions droit, tout droit vers nos maîtresses

C’étaient de grand’s amours, on n’ savait pas les voir

Mes chers amis Bonjour, heureux de vous revoir

Te souviens-tu des jours ? Te souviens-tu des soirs ?

Allons vers la taverne, partageons le nectar

De nos années passées à courir dans le temps

Pour vouloir l’arrêter… Mais vous êtes absents.

Je suis seul aujourd’hui dans ce bar si moderne

Pourtant je vous sens là, vos souvenirs me cernent…

07 04 2021

 

Une fleur mauve Une rue vide…

Une fleur mauve                   Une rue vide

et du vert de gris                   un quartier sans bruit

Un ciel fauve                         Un air acide

et l’odeur de Paris                 qui remplit la nuit

Un homme marche               La femme crie

d’un pas décidé                    et la rue s’étonne

Une femme crache               La lune rit

des larmes affolées              C’est déjà l’automne.

05 05 2021

 

Il pleut sur la bergère

Il pleut sur les moutons (R. Queneau)

Le soleil exagère

Il rit à plein poumons

Tant et si bien, misère

Qu’il en pleure pour de bon.

Et c’est pour ça bergère

Qu’il pleut sur tes moutons

Il pleut sur la bergère

Il pleut sur les moutons

Le soleil brûle les terres

Et chauffe les maisons

La neige couvre la pierre

Et l’herbe et les vallons

C’est comme ça ma chère

Que les choses se font

La Nature et la Vie sont

Maîtresses de l’Univers.

17 11 2021

 

Dans un château de Grande Bretagne

Vivaient un cygne et sa compagne

Tout allait bien près de l’étang

Et leur amour était très grand

Viens, allons découvrir le monde

D’autres ruisseaux et d’autres ondes

Viens je t’emmène dans ma voiture

mais c’était une forfaiture

L’horrible dame chez le boucher

l’emmena sans larme verser

Pour quelques cents elle le vendit

Elle retourna dans son logis

Pour retrouver quelle infamie

Un jars prétentieux mais joli

Dans ce château de Grande Bretagne

Vivait un jars et sa compagne

Tout allait bien près de l’étang

17 Mais méfie toi, bel oiseau blanc…

26 01 2022

 

L’amour fragile doit vivre au branle de la mer ,

Ma douce, mon île, dans mes yeux ouverts (P. Jakez Hélias)

1 J’attends, fébrile

De te voir au détour

De cette ville

Sombre et triste, sans avenir.

3 L’amour qui fuit

Part, s’échauffe et se cache

Ailleurs, la nuit

Attendant qu’on se lâche

2 Depuis longtemps je rêve

Je prie, j’espère

Je crie, j’attends

Contempler enfin ce mystère

4 Pour la lumière qui enfin

Éclate dans les cieux

Tu es première

Je n’ai que toi dans les yeux

06 04 2022

 

 

CONTE DE NOËL

Billes, bulles, boules, balles et ballons

Tournent, tournent, au fond du chaudron.

1 Les souris derrière le mur

Se moquent bien du chat qui murmure

Grand père souris est un magicien

Des formules, il en connaît plein.

 

3 Vite une formule pour faire une échelle

pour monter, même jusqu’au ciel

Billes, boules, balles et escabeau

Chaudron tourne, nous on va là-haut.

2 Ronfle et dors, gros matou balourd

Nous on veut faire un petit tour

Les souris cherchent le fromage

Il est tout là-haut, au dernier étage.

 

4 Le fromage est vraiment délicieux

Mais que se passe-t-il, c’est curieux :

Dans la maison un arbre a poussé

Un homme en rouge dépose des jouets !

5 Chaudron, chaudron, comment il s’appelle ?

Bille, boule, belle, c’est le Père Noël.

Pour souricettes et souriceaux

C’est la fête , vive les cadeaux !

14 12 2022

 

 

LA PLEUREUSE

Avant, déjà, des vieux copains

Nous ont laissés dans le chagrin

Dans l’attente et le grand vide.

Mais l’amitié reste sans ride

On repense à ce jour

Oh ! Non, surtout pas de pleureuse

Oui aux sourires, aux blagues rêveuses

Quelques larmes, mais pas d’ pleureuse

Rappelez-vous les rendez-vous

Le soir là-bas, les nuits ailleurs

On s’inventait un monde doux

Plein de lumières et d’amour fou

Quand ont fini ces jours

Oh ! Non, surtout pas de pleureuse

Oui aux sourires, aux blagues rêveuses

Quelques larmes, mais pas d’ pleureuse

Tu es absent, tu traînes ailleurs

On s’ souviendra des bons moments

Avec ta peine, tes rires, ta joie

Ta joie surtout quand j’ pense à toi

Quand est venu ce jour

Oh ! Non, surtout pas de pleureuse

Oui aux sourires, aux blagues rêveuses

Quelques larmes, mais pas d’ pleureuse

Petit à petit moi j’oublie tout

Tout c’ que je sais, pas mes amis

J’ pars en voyage, même sans bagage

J’oublie tout, pas vos visages

Quand j’ verrai plus le jour

Oh ! Non, surtout pas de pleureuse

Oui aux sourires, aux blagues rêveuses

Quelques larmes, mais pas d’ pleureuse

14 06 2023

 

Aujourd’hui, aujourd’hui c’est la fête

Nolwenn se marie, Nolwenn se marie !

Alors chantons, alors dansons, c’est la fête, c’est la fête !

Depuis un moment déjà

On sentait qu’elle était moins là

Mais bien plutôt sur le téléphone

Moins dans les bars, c’est ça qui étonne

Elle a trouvé ça c’est sûr

Le gars sur qui elle peut compter

Il a trouvé, ça c’est sûr

La fille qui saura le dompter

Tu sais la belle, faut que tu y croies

La vie est toujours à inventer

Y a pas de recette ni mode d’emploi

Vous êtes deux pour y arriver

07 02 2024

 

 

La Mèche

Tu attises l’amour pour toi

Ma belle amie quand tu danses

Que tes mèches se déhanchent

Accroche-cœurs virevoltants

Tu excites l’amour en nous

Douce compagne quand on se parle

On est de mèche, projets bien fous

C’est quand on marche plus loin que nous

Tu éveilles l’amour en moi

Belle ouvrière, tu creuses mon cœur

Mèche explosive mine secrète

Que tu remplis, diamants et perles

Tu allumes l’amour de toi

Méchante amie quand tu chantes

Mèche du désir qui monte en moi

Mèche du plaisir et tu me hantes

03 04 2024

 

 

Le Bon Vivant

On m’appelle le bon-vivant

J’aime boire un coup, surtout du blanc

J’ dis jamais non, j’ suis pas méchant

J’ raconte des choses, j’écoute aussi

Et quand je ris ils rient aussi

Ils ont moins peur

On dit que j’ suis un bon-vivant

J’aime le bon vin et les bons plans

Et les grandes fêtes, éclats de rire

J’aime quand ça bouge et quand ça vibre

Qu’on est au bout du bout du bout

Et quand ils rient je ris aussi

On a moins peur

Est-ce que je suis un bon-vivant ?

J’aime passer le temps, que le temps passe

J’aime pas penser, y a trop d’horreurs

Alors je fais le bon-vivant

On parle on chante, même on s’embrasse

Pour oublier toutes les douleurs

Et j’ai moins peur

C’est vrai j’étais un bon-vivant

Le jour, la nuit, toujours en quête

Mais maintenant c’est la défaite

Vivre trop vite ce n’est plus vivre

J’ai brûlé toutes les cartouches

C’est fini je suis sur la touche

Dans le cercueil je n’ai plus peur …

17 04 2024

 

 

Je te poursuis encore sur le versant des songes

Mais tu glisses de moi comme sable en la main (Claude Roy) – (logo-rallye)

Comment te retenir, ce défit là me ronge

J’espère, je rêve et je fais le malin

Mais toi, comme un sphinx tu regardes là-bas

Vers où mes yeux recherchent un lien tendu vers toi

Tu pourrais tout me dire, tu pourrais tout me prendre

Me griller en tes feux ou me dévorer cru

J’obéirai sans faille, ferai tout pour me rendre

A tes pieds comme esclave, comme un garde déchu

Et dans l’océan de ta vie n’être qu’une vague tendre

Qui toujours resurgit de ta vaste étendue

Sempiternelle danse où je chante l’espoir

D’être enfin face à toi autre chose qu’un couard

Oui, je crierai je dérangerai tes songes

T’aimerai sans pitié, sans égards, sans amour !

11 12 2024

 

 

J’ai beaucoup appris et tout entendu,

je n’ai rien compris et rien retenu (Jean Tardieu) (logo-rallye)

J’en ai vu beaucoup des maigres et des gros

ils allaient partout, ils chantaient des mots

C’était des coquins et pas des bourgeois

leurs vieux filets pleins d’humour et de joie

La fête remplie de calva de rhum

chacun sa folie, chacune son homme

On se bousculait pour tenir longtemps

l’hiver et l’été c’était le printemps

Oui c’était la vie et sans retenue

si j’n’ai rien compris j’ai tout retenu !

Puis j’ai pris la route pour aller ailleurs

le cœur plein de doutes et l’esprit râleur

Les yeux embrumés le regard au loin

je suis retourné tout seul dans mon coin

Faut que je reparte faut persévérer

aller, fier pirate, ne plus me terrer

Au vide intégral m’éclater enfin

soleil zénithal sur un beau chemin

J’ai mis mon chapeau j’ai laissé mon sac

pour aller là-haut et tout droit en vrac

Vers la liberté et vers le plaisir

et j’n’ai rien gardé, rien sauf le désir…

11 06 2025

 

livret réalisé en juin 2025 par Christian Canavesio

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