Carnet de route
Ce livret a été réalisé par Christian Canavesio à partir de contraintes d’écriture données dans le cadre de l’atelier « Génération Sacrifiée » des ateliers Pieds-nus
Sonnet Sombre (rimes données)
J’aime marcher seul dans la nuit
Vers les étoiles ou sous la pluie
Quitter les cheminées, la suie
Les bavardages près des puits.
J’aime aller vers la lune pâle
Laisser derrière la porte sale
Tous les soucis, le linge sale
Tout ce qui fait que l’homme râle.
Ne plus sentir en moi les pleurs
Ceux qui chavirent mon cœur tors
Aller enfin jusqu’au bon port.
Oui, c’est pour lui, c’est pour mon cœur
Que j’aime aller quand le jour meurt
Sous les étoiles poudrées d’or.
02 10 2019
J’appartiens au silence, à l’ombre de ma voix (Jean Cayrol)
Le silence est mon maître, il me montre la voie
Où aller sans contrainte, pour me retrouver, moi
Le long des longs chemins j’écoute tous les bruits,
la Vie, les longues plaintes et les bruits inouïs.
Oui c’est ça le silence, c’est le cri de la vie
Sans les mots, ces intrus qui rompent les mystères
Sans les mots, pauvres masques, qui jettent tout à terre
J’appartiens au silence, à l’ombre de ma voix
Alors quand je parle, c’est pour dire ce silence
Sans les mots, sans les mots…
16 10 2019
Vous ne saurez jamais que votre âme voyage (M. Yourcenar)
Que parfois tout là-bas, loin de vous elle s’engage
Et plus loin que jamais vous n’oseriez aller
Elle explore des domaines qu’à peine vous nommez.
Et quand elle revient
Alors ça te travaille.
Que faire de ses trouvailles
Qui troublent tes matins ?
Vous ne saurez jamais que votre âme voyage
Qu’elle cherche des chemins, qu’elle teste des passages.
Lance-t-elle des ponts au dessus de vos doutes ?
Prépare-t-elle pour vous ce que seront vos routes ?
Et puis elle revient
Avec tous ses butins
C’est quand tu te sens fort
C’est quand tu te sens bien.
Vous ne saurez jamais que votre âme voyage
Et pourtant sans cela comment puiser la vie ?
Si elle ne revenait vous seriez bien en peine
Et vos rêves, avec elle, auraient tous disparu.
Mais puisqu’elle revient
Montrant tous les chemins
Alors tu es plus grand
Alors tu es vivant !
30 10 20219
Dès qu’il fait noir la mer s’ennuie (Claude Roy)
Alors elle tape doucement
Sur les falaises assoupies
Pour passer le temps
Quand tu broies du noir ça t’ennuie
Et je viens à toi tendrement
Vers le désordre de ton lit
Pour passer le temps
Et tu vas mieux et ça m’ennuie
Tu t’éloignes de moi vraiment
Et je rêve seul dans ma nuit
Pour passer le temps
Oui quand tu es loin je m’ennuie
J’espère que dans peu de temps
Tu reviendras, Mélancolie
Pour que passe le temps
13 11 2019
Il faut que le ciel cède au glas des lentes lames (Paul Valery)
Il faut que les hivers s’effacent sous la neige
Pour qu’enfin du soleil les chauds rayons m’enflamment
Qu’ils me grisent le cœur, et ma peine qu’ils l’allègent
Il faut bien que parfois, enfin, les choses changent
Si j’aime être surpris, j’aime bien me surprendre
Vivre d’autres chemins inconnus et étranges
Parler d’autres pensées, brûler en d’autres cendres
Il faut que les tambours appellent les danseurs
Il faut que j’aille là, invité à la fête
Sauvage, onirique et découvrir sans peur
Qui je suis vraiment tout au fond de ma tête
Il faut que le ciel cède au glas des lentes lames
Il faut de la patience, il faut bien du courage
Pour enfin tout connaître et connaître mon âme
Alors , oui, je bataille et je cherche avec rage !
27 11 2019
La tête en bas et puis en haut, le cœur jamais vraiment en place
Il traîne là, il fait le beau
Il se regarde dans la glace
Il cherche à voir, à être vu
De cette foule qui l’entoure
Il avance, le pas chaloupe
Les yeux devant, sur les côtés
Il veut tout voir, tous les visages
Veut se faire voir, être une image
Mais la foule n’en a cure
Mais la foule le rassure
Il continue dans ce brouillard
Il continue, le cœur hagard
Qui donc sont-ils, tous ces gens là ?
Qu’est-ce qui les mène, quelle est leur vie ?
J’ les connais pas mais en tout cas
Puisqu’ils existent j’existe aussi.
11 12 2019
Une autre vie est là comme l’eau sous la glace
Tu es là tout rigide et fermé et taiseux
Tout refermé sur toi, triste, sombre, ténébreux
Tu te veux solide derrière ta carapace
Avec toi tout est dur et plus rien ne passe
Allez, souris un peu, change un peu de musique
Remets toi, remues toi et puisqu’elle t’est unique
Vas vers elle à nouveau, bouge un peu ta carcasse
Une autre vie est là, comme l’eau sous la glace.
05 02 2020
Je rends grâce à ses pas qui vous mènent sans but
sur une place à fontaine (Michel Baglin)
ou bien dans un jardin, tranquille,
ou encore, guidé par un brouhaha joyeux
vers ce marché coloré aux mille odeurs.
Découvrir une ville au rythme du hasard, sans attente, sans projet.
Juste sentir et ressentir.
Je rends grâce à ces tâches de lumières
qui tracent comme un chemin,
qui guident la marche.
A cet oiseau qui par son vol emmène le regard vers cette statue étrange.
Découverte d’harmonies impensées entre le ciel et la pierre,
les nuages et les arbres.
Me laisser aller à l’immédiat, sans désir
si ce n’est le désir de me laisser aller.
Et recevoir.
Je me souviens des papillons qui tournaient autour de moi
sur le chemin.
Ils m’ont quitté en danse festive,
spectacle éblouissant,
dès que je leur dis merci d’être si beaux.
Je rends grâce à ces moments de relation
fugaces et improbables.
Être attentif au jeu de l’enfant
aux herbes remuées par le vent
aux taches sur le crépis des maisons
au bruissement des insectes.
Vivre et aller pour aller plus loin.
Toujours avancer, et rendre grâce.
19 02 2020
Comme un troupeau en fumée et laineux
Le ciel marchait sous le vent pluvieux (Francis James)
Comme un troupier enfumé et teigneux
Je marchais sous le ciel en ce temps orageux
Les autres près de moi n’étaient pas plus joyeux.
Les nuages dans le ciel avançaient, gros troupeau
Et nous accompagnaient en suivant nos drapeaux
L’espoir de la halte, là-bas, au village
Nous aidait à traîner avec nous nos bagages
La joie du départ était bien loin déjà
La fatigue, la tristesse ralentissaient nos pas.
Plus jamais, plus jamais, j’en fais ce jour serment
Je n’irai dans le vent pour la gloire des autres
Si je pars en chemin ce sera seulement
Pour aller vers la vie, avec toi, vers la nôtre.
Peu importe alors l’orage, la nuit, la pluie.
Ensemble nous irons, cela seul me suffit.
Je voudrais tant changer d’atmosphère, d’horizon,
Partir, aller ailleurs
Ailleurs que dans ce monde adulte et peu fécond
Aller chercher des fleurs
Remonter en bateau le long des fleuves chauds
Courir sur les galets, m’allonger dans la neige
écouter les oiseaux, danser, chanter, jouer,
Faire semblant d’être grand
Le chanter en comptines sur un air délirant
Et rester enfant avec copains, copines,
ensemble rigolant.
Peut-être que là-bas tu seras toi aussi
On se rencontrera
On se racontera nos rêves les plus fleuris
Tu seras dans mes bras.
29 04 2020
Je me souviens de ces départs en train de nuit…
Pour aller rejoindre le soleil du midi
Au sortir de la gare, traversant toute la ville
La cité défilait, cubes creux et débiles
Éclairés du dedans, lumières bleues des télé
Qui crachent patiemment des infos frelatées.
J’imagine en ces lieux des familles serrées,
Ici et là, des solitudes désespérées.
Les rails franchissent un pont, en bas des autos zonent
Vers le Nord, vers le sud, traînées rouges, phares jaunes.
Pour certains c’est la fuite, pour d’autres le plaisir
Les moteurs de la vie sont la peur, le désir
Je m’y retrouve bien moi qui vais au soleil
Pour retrouver la belle qui enchaîne mes nuits
Peur et désir, désir et peur, les deux pareils
M’attirent et font de moi ce vagabond transi
12 05 2020
Je n’ai pas essayé…
J’aurais bien voulu et puis à quoi bon ?
Pourquoi toujours vouloir trouver une raison ?
Toute mon enfance on m’a dit : « Essaye donc !
C’est difficile, c’est sûr, mais tu peux le faire,
Il suffit de se lancer, il suffit d’essayer ! »
Toute ma vie j’ai essayé.
Stop ! Je laisse tomber. Je ne vais plus essayer.
Je vais faire ou ne pas faire, réussir ou rater,
Sans projet, sans défi ni jugement.
Et je vais vous dire :
je n’ai même pas essayé de ne plus essayer.
C’est venu comme ça, d’un seul coup.
C’est venu. Liberté !
24 06 2020
Sur le port une table est dressée et la Lune…
Veille sur les pêcheurs vieillis qui se retrouvent
Ils se disent la marée, les récifs et une
histoire appelle alors les souvenirs qui couvent
Sous leurs doigts abîmés d’hameçons, de filets,
de cordages, sous leurs yeux à jamais serrés
par le vent et la pluie et le sel et la rage
de l’espoir d’une pêche meilleure au grand large…
Mais là ils sont assis, la mélancolie les prend
Ils parlent de leurs vies et de leurs temps d’avant
24 06 2020
Il est inutile de geindre
Si l’on n’acquiert comme il convient
Le sentiment de n’être rien (Louis Aragon)
A quoi bon toujours se plaindre
Vouloir être toujours plus haut
Ce n’est qu’une question de regard
Plancher zéro ou top niveau
Y a pas de quoi être en bagarre.
De toute façon c’est tout pareil
Ouvrir les yeux autour de soi
participer à plein de joies
C’est ça qui donne du soleil
Être plus fort ne sert à rien
si l’on est seul sur son chemin
et dans son cœur on garde bien
le sentiment de n’être rien
16 12 2020
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Le ciel était de nuit, La nuit était de plainte La plainte était d’espoir (Tardieu) L’espoir était bien noir Comme le ciel le soir 1 – Ne plus pouvoir chanter Quand des bombes humaines Déchirent les marchés Glacent le sang dans nos veines Ne plus pouvoir crier Sa colère et sa peine Sans finir mains liées La justice est en berne C’était trop difficile Pour soi et ceux qu’on aime Comment rester tranquille Devant tant de problèmes 2 – Ne plus oser demain Ouvrir la porte en grand Par peur que des gamins Surgissent en tirant. Les corps tombés à terre Empêchent de penser Le silence sidère Quand les tirs ont cessé. C’était trop difficile De là il fallait fuir Trouver un lieu, asile Où se poser, survivre … 3 – Il faut aller très loin Désert et soif brutale Voir sombrer des copains Dans une mer verticale Et passer les frontières Cachés sous des camions Garder la tête fière Toujours faire attention |
C’était très difficile Le voyage est si long Les chemins de l’exil Vous font tourner en rond 4 – Et s’accrocher aux rêves Pour se tenir debout On se lève et relève Pour aller jusqu’au bout Les souvenirs du pays Envahissent la tête De jour comme de nuit L’exil c’est pas la fête. C’était trop difficile Et l’administration N’a pas l’accueil facile Dans toutes nos nations 5 – L’obsession des papiers Pendant la marche à pieds Remplir plein de papiers Espérer les papiers Peut-être reconstruire Un passé morcelé Peut-être rebâtir Un espoir nouveau-né. Le ciel était de nuit La nuit était complainte Complainte de l’espoir L’espoir d’enfin pouvoir Chasser du ciel le noir. Oser enfin demain Ouvrir la porte en grand Sans peur …
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03 12 2020
Quelqu’un a sauté d’un pont…
C’est pas bon de faire des bonds
Quelqu’un a sauté d’un pont
Il a mouillé son pantalon.
L’pont levis un peu levé
Pas bien baissé, peut pas passer
L’pont levis un peu levé
C’est pour ça qu’il a dû sauter.
Au château c’était la fête
Des brochettes de belles minettes
Au château c’était la fête
C’est pas l’ moment de faire trempette !
L’est tombé dans la bouillasse
Belles godasse pleines de crasse
L’est tombé dans la bouillasse
L’aurait pas fallu qu’il sautasse.
Voulait faire une prom’nade
Galéjade, rigolade
Voulait faire une prom’nade
En est revenu tout malade.
Il voulait tenter sa chance
Révérence, Excellence
Il voulait tenter sa chance
N’a pas pu faire trois pas de danse !
N’ira pas la prochaine fois
Ni une ni deux ni même trois
N’ira pas la prochaine fois
A l’invitation du Roi.
27 janvier 2021
Comment ça va ? Comme un lundi.
J’ sais pas c’ que j’ai, j’ peux pas travailler (Gaël Faye)
Y a rien qui va, j’ai pas la frite
Tu n’es pas là, j’ai peur qu’ tu m’ quittes
Tu comptes tant pour moi
Je compte trop sur toi
C’est décidé demain je change
Te mériter c’est mon challenge
Tu verras bien je peux le faire
Nous sortirons de cet enfer
Tu comptes tant pour moi
Je compte aussi sur toi
J’ vais plus trembler, reprendr’ confiance
On va construire avec patience
Toute une vie, un avenir
Et plein d’ projets qui vont fleurir
Tu comptes tant pour moi
J’ veux vivre sous ton toit
Un temps nouveau où on s’épaule
Où si tu pleutre je te console
Où tu m’écoutes quand j’ai trop peur
Un temps nouveau tout plein de fleurs
Tu comptes tant pour moi
Tu peux compter aussi sur moi
Comment ça va ? Comme en vacances !
Allez on sort et puis on danse !
10 02 2021
J’écarte en vain cette irritante mouche
des mots, ce grain qui grêle dans la bouche…
Oui je veux oublier ces grandes phrases
qui font mal, qui déchirent, qui écrasent.
Me taire enfin et attendre et comprendre
d’où vient cette colère au goût de cendre
Elle explose dans ma tête, dans ma chair
Je ne peux la retenir, j’ai trop peur
Et quand je veux l’étouffer je l’attise
Oui je suis enchaîné par cette emprise
Comment faire alors pour me libérer
moi-même qui de moi suis prisonnier
Je ne vois qu’une issue, il faut que je me tue.
| Comme un souvenir
Je t’ai rencontrée Personne perdue (Tardieu) Tu étais venue Pour nous partager de ta vie le pire 3 – Et ta vie chavire Tu t’es exilée Jeune femme exclue Tu dors dans nos rues Dans un coin cachée Détresse et délire 5 – Te laisse pas mourir Tu dois leur montrer Qu’ils n’ont jamais pu Qu’ils ne pourront plus Prendre ta liberté Briser tes désirs |
2 – Tu venais nous dire
Ta vie abîmée Ils avaient voulu Que tu ne sois plus Celle que tu étais Tu as dû t’enfuir 4 – Tu as dû subir Sida-trocité Et tu n’en peux plus Et tu n’en peux plus Dans nos belles cités Tu voudrais mourir 6 – Oui dans l’avenir Tu peux espérer Tu n’es plus perdue, Tu t’es bien battue Tu peux retrouver La paix les sourires. |
24 03 2021
Je descends à grands pas vers le bas de la ville
Le dos voûté, le cœur ridé, l’esprit fébrile (Blaise Cendrars)
Pour là-bas, comme avant, trouver mes compagnons
Avec eux, pour encore entendre les chansons
Qui nous parlent d’alors, du temps de la jeunesse
où nous marchions droit, tout droit vers nos maîtresses
C’étaient de grand’s amours, on n’ savait pas les voir
Mes chers amis Bonjour, heureux de vous revoir
Te souviens-tu des jours ? Te souviens-tu des soirs ?
Allons vers la taverne, partageons le nectar
De nos années passées à courir dans le temps
Pour vouloir l’arrêter… Mais vous êtes absents.
Je suis seul aujourd’hui dans ce bar si moderne
Pourtant je vous sens là, vos souvenirs me cernent…
07 04 2021
Une fleur mauve Une rue vide…
Une fleur mauve Une rue vide
et du vert de gris un quartier sans bruit
Un ciel fauve Un air acide
et l’odeur de Paris qui remplit la nuit
Un homme marche La femme crie
d’un pas décidé et la rue s’étonne
Une femme crache La lune rit
des larmes affolées C’est déjà l’automne.
05 05 2021
Il pleut sur la bergère
Il pleut sur les moutons (R. Queneau)
Le soleil exagère
Il rit à plein poumons
Tant et si bien, misère
Qu’il en pleure pour de bon.
Et c’est pour ça bergère
Qu’il pleut sur tes moutons
Il pleut sur la bergère
Il pleut sur les moutons
Le soleil brûle les terres
Et chauffe les maisons
La neige couvre la pierre
Et l’herbe et les vallons
C’est comme ça ma chère
Que les choses se font
La Nature et la Vie sont
Maîtresses de l’Univers.
17 11 2021
Dans un château de Grande Bretagne
Vivaient un cygne et sa compagne
Tout allait bien près de l’étang
Et leur amour était très grand
Viens, allons découvrir le monde
D’autres ruisseaux et d’autres ondes
Viens je t’emmène dans ma voiture
mais c’était une forfaiture
L’horrible dame chez le boucher
l’emmena sans larme verser
Pour quelques cents elle le vendit
Elle retourna dans son logis
Pour retrouver quelle infamie
Un jars prétentieux mais joli
Dans ce château de Grande Bretagne
Vivait un jars et sa compagne
Tout allait bien près de l’étang
17 Mais méfie toi, bel oiseau blanc…
26 01 2022
L’amour fragile doit vivre au branle de la mer ,
Ma douce, mon île, dans mes yeux ouverts (P. Jakez Hélias)
| 1 J’attends, fébrile
De te voir au détour De cette ville Sombre et triste, sans avenir. 3 L’amour qui fuit Part, s’échauffe et se cache Ailleurs, la nuit Attendant qu’on se lâche |
2 Depuis longtemps je rêve
Je prie, j’espère Je crie, j’attends Contempler enfin ce mystère 4 Pour la lumière qui enfin Éclate dans les cieux Tu es première Je n’ai que toi dans les yeux |
06 04 2022
CONTE DE NOËL
Billes, bulles, boules, balles et ballons
Tournent, tournent, au fond du chaudron.
| 1 Les souris derrière le mur
Se moquent bien du chat qui murmure Grand père souris est un magicien Des formules, il en connaît plein.
3 Vite une formule pour faire une échelle pour monter, même jusqu’au ciel Billes, boules, balles et escabeau Chaudron tourne, nous on va là-haut. |
2 Ronfle et dors, gros matou balourd
Nous on veut faire un petit tour Les souris cherchent le fromage Il est tout là-haut, au dernier étage.
4 Le fromage est vraiment délicieux Mais que se passe-t-il, c’est curieux : Dans la maison un arbre a poussé Un homme en rouge dépose des jouets ! |
5 Chaudron, chaudron, comment il s’appelle ?
Bille, boule, belle, c’est le Père Noël.
Pour souricettes et souriceaux
C’est la fête , vive les cadeaux !
14 12 2022
LA PLEUREUSE
Avant, déjà, des vieux copains
Nous ont laissés dans le chagrin
Dans l’attente et le grand vide.
Mais l’amitié reste sans ride
On repense à ce jour
Oh ! Non, surtout pas de pleureuse
Oui aux sourires, aux blagues rêveuses
Quelques larmes, mais pas d’ pleureuse
Rappelez-vous les rendez-vous
Le soir là-bas, les nuits ailleurs
On s’inventait un monde doux
Plein de lumières et d’amour fou
Quand ont fini ces jours
Oh ! Non, surtout pas de pleureuse
Oui aux sourires, aux blagues rêveuses
Quelques larmes, mais pas d’ pleureuse
Tu es absent, tu traînes ailleurs
On s’ souviendra des bons moments
Avec ta peine, tes rires, ta joie
Ta joie surtout quand j’ pense à toi
Quand est venu ce jour
Oh ! Non, surtout pas de pleureuse
Oui aux sourires, aux blagues rêveuses
Quelques larmes, mais pas d’ pleureuse
Petit à petit moi j’oublie tout
Tout c’ que je sais, pas mes amis
J’ pars en voyage, même sans bagage
J’oublie tout, pas vos visages
Quand j’ verrai plus le jour
Oh ! Non, surtout pas de pleureuse
Oui aux sourires, aux blagues rêveuses
Quelques larmes, mais pas d’ pleureuse
14 06 2023
Aujourd’hui, aujourd’hui c’est la fête
Nolwenn se marie, Nolwenn se marie !
Alors chantons, alors dansons, c’est la fête, c’est la fête !
Depuis un moment déjà
On sentait qu’elle était moins là
Mais bien plutôt sur le téléphone
Moins dans les bars, c’est ça qui étonne
Elle a trouvé ça c’est sûr
Le gars sur qui elle peut compter
Il a trouvé, ça c’est sûr
La fille qui saura le dompter
Tu sais la belle, faut que tu y croies
La vie est toujours à inventer
Y a pas de recette ni mode d’emploi
Vous êtes deux pour y arriver
07 02 2024
La Mèche
Tu attises l’amour pour toi
Ma belle amie quand tu danses
Que tes mèches se déhanchent
Accroche-cœurs virevoltants
Tu excites l’amour en nous
Douce compagne quand on se parle
On est de mèche, projets bien fous
C’est quand on marche plus loin que nous
Tu éveilles l’amour en moi
Belle ouvrière, tu creuses mon cœur
Mèche explosive mine secrète
Que tu remplis, diamants et perles
Tu allumes l’amour de toi
Méchante amie quand tu chantes
Mèche du désir qui monte en moi
Mèche du plaisir et tu me hantes
03 04 2024
Le Bon Vivant
On m’appelle le bon-vivant
J’aime boire un coup, surtout du blanc
J’ dis jamais non, j’ suis pas méchant
J’ raconte des choses, j’écoute aussi
Et quand je ris ils rient aussi
Ils ont moins peur
On dit que j’ suis un bon-vivant
J’aime le bon vin et les bons plans
Et les grandes fêtes, éclats de rire
J’aime quand ça bouge et quand ça vibre
Qu’on est au bout du bout du bout
Et quand ils rient je ris aussi
On a moins peur
Est-ce que je suis un bon-vivant ?
J’aime passer le temps, que le temps passe
J’aime pas penser, y a trop d’horreurs
Alors je fais le bon-vivant
On parle on chante, même on s’embrasse
Pour oublier toutes les douleurs
Et j’ai moins peur
C’est vrai j’étais un bon-vivant
Le jour, la nuit, toujours en quête
Mais maintenant c’est la défaite
Vivre trop vite ce n’est plus vivre
J’ai brûlé toutes les cartouches
C’est fini je suis sur la touche
Dans le cercueil je n’ai plus peur …
17 04 2024
Je te poursuis encore sur le versant des songes
Mais tu glisses de moi comme sable en la main (Claude Roy) – (logo-rallye)
Comment te retenir, ce défit là me ronge
J’espère, je rêve et je fais le malin
Mais toi, comme un sphinx tu regardes là-bas
Vers où mes yeux recherchent un lien tendu vers toi
Tu pourrais tout me dire, tu pourrais tout me prendre
Me griller en tes feux ou me dévorer cru
J’obéirai sans faille, ferai tout pour me rendre
A tes pieds comme esclave, comme un garde déchu
Et dans l’océan de ta vie n’être qu’une vague tendre
Qui toujours resurgit de ta vaste étendue
Sempiternelle danse où je chante l’espoir
D’être enfin face à toi autre chose qu’un couard
Oui, je crierai je dérangerai tes songes
T’aimerai sans pitié, sans égards, sans amour !
11 12 2024
J’ai beaucoup appris et tout entendu,
je n’ai rien compris et rien retenu (Jean Tardieu) – (logo-rallye)
J’en ai vu beaucoup des maigres et des gros
ils allaient partout, ils chantaient des mots
C’était des coquins et pas des bourgeois
leurs vieux filets pleins d’humour et de joie
La fête remplie de calva de rhum
chacun sa folie, chacune son homme
On se bousculait pour tenir longtemps
l’hiver et l’été c’était le printemps
Oui c’était la vie et sans retenue
si j’n’ai rien compris j’ai tout retenu !
Puis j’ai pris la route pour aller ailleurs
le cœur plein de doutes et l’esprit râleur
Les yeux embrumés le regard au loin
je suis retourné tout seul dans mon coin
Faut que je reparte faut persévérer
aller, fier pirate, ne plus me terrer
Au vide intégral m’éclater enfin
soleil zénithal sur un beau chemin
J’ai mis mon chapeau j’ai laissé mon sac
pour aller là-haut et tout droit en vrac
Vers la liberté et vers le plaisir
et j’n’ai rien gardé, rien sauf le désir…
11 06 2025
livret réalisé en juin 2025 par Christian Canavesio
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