J’attends quelqu’un…

post details top
20 / 01 / 2013
post details top

Consigne :
J’attends quelqu’un. Depuis longtemps. Ce n’est pas son genre de manquer le rendez-vous.

———————————– J’attends quelqu’un —————————————–

Papa, mon petit père, qu’est-ce que tu fais ? Tu es drôlement en retard.
Ce n’est pas ton genre de manquer le rendez-vous. Le 4 septembre, tu sais bien !
Chaque année, tu pars toujours aux premières lueurs de l’aube et tu n’arrives qu’au soleil couchant.
50 kilomètres, à pied ! Le Havre – Villequier, par les bois de Brotonne et par les Monts Beaudoin. A ton âge, tu es fou, petit père !
Et chaque fois, tu m’apportes un bouquet. Du houx, de la bruyère en fleur, tu sais comme j’aime ces choses simples. C’est mon plus beau cadeau.
Et chaque fois je te dis : « Papa, mon anniversaire, c’était la semaine dernière, le 28 août ! »
Pourvu qu’il ne te soit rien arrivé… Je sais que tu longes le chenal à Harfleur.
Tu marches toujours sans regarder. Et si…
J’aime à t’attendre, même si j’ai froid.
Même si tu es toujours perdu dans tes pensées.
Même si tu fais toujours ta tête d’enterrement.
Tu as bien changé. Souviens-toi comme tu riais avant, même lorsque je venais mélanger tes papiers ou gribouiller sur tes poèmes. Tu m’appelais « mon petit rayon de soleil », « mon hirondelle ».
Adèle est avec moi, mais elle n’a plus toute sa tête, tu sais.
Papa, c’est presque mon anniversaire, quand même ! la semaine dernière, j’ai eu 19 ans !
Papa, tu sais, j’ai décidé d’apprendre à nager !
Toi aussi, tu devrais, comme ça je n’aurai plus jamais peur.
Cent trente ans de retard, ce n’est pas ton habitude
26 décembre 2012 – Textes courts – Jean marie Tremblay

Laissez un commentaire

Rechercher