Les Bas de Souffle-brise

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04 / 09 / 2012
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Logorallye : Les Bas de Souffle-Brise

Entraînez-nous dans la découverte d’un domaine imaginaire, et préparez-vous à y recevoir, sans crier gare, des incises à brûle-pourpoint.

Elle, d’habitude toujours en tête, se retournant pour voir si nous suivions, revint prudemment, en ce lieu surprenant, vers nous tous, ne sachant quelle attitude prendre.

Le chemin s’estompait, se rétrécissait, s’enfonçait entre les parois verticales et moussues de roches karstiques , ne laissant bientôt plus voir, dans notre progression ralentie, que les têtes de nos compagnons d’aventure, qui semblaient sauter telles boules lancées sur le sol.

Ce labyrinthe calcaire qui nous enfermait tous avait pour elle quelque chose d’inhabituel et oppressant.

Son regard aiguisé et sûr, qui n’avait pas son pareil pour scruter de loin, vacillait et se perdait ici dans l’exiguïté du lieu.

Elle se rapprocha instinctivement du groupe qui abordait un curieux escalier en colimaçon de pierres blanches.

L’escalier n’en finissait pas de descendre. Elle, fermant cette fois la marche, tressaillit la première et manifesta bruyamment sa désapprobation en entendant, sur la droite, une voix de sopranoénervée, aux accents hystériques suraigus.

La guerre était déclarée.

Un tel défi, lancé à l’improviste, lui contestant la suprématie que sa dernière position venait de lui faire perdre, la mit complètement hors d’elle-même. Elle vociféra tant et si bien que la soprano, médusée par tant d’agressivité, se tut subitement.

Reprenant sa place en tête de notre colonne de têtes marchantes, elle ne prêta même pas attention, dans ce décor moussu, à un petit enfantbossu très occupé à tordre un brin d’herbe entre ses mains.

Pensant être arrivés au bout de ce curieux voyage, les premières maisons d’une localité pointant à l’horizon, nous fûmes saisis d’appréhension à leur approche.

Il y avait là quelque chose de menaçant, comme une sorte de maléfice qui traînait dans l’air.

D’une fenêtre, un visage se devine, qui semble nous épier derrière un rideau

Elle partit comme une folle ! Pas le temps de réagir, elle était déjà tombéesur une caisse de poches de sang vidées, au milieu des poubelles d’un hôtel qui, certainement, accueillait le Tour de France…

Ayant flairé l’affaire, elle plongea dans la caisse, gueule en avant, déployant toute son énergie à chercher les pièces à conviction…

Là où d’autres se seraient cassé la tête pendant des heures pour finalement ne rien trouver, elle fit voler en éclats tout argument de contestation.

Contre un mur, un tas d’instruments de musique cassés.

A n’en pas douter, Armstrong avait passé la nuit ici. Et, comme d’habitude, avait cassé la baraque…

Cassé le beau rêve de gosse de ces champions que l’on admire !

25 octobre 2011 – Ludotextes – Louis Mancy

PS : fin du texte remaniée début juillet 2012, actualité oblige…

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