Gordon, certes

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24 / 07 / 2011
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Le 124 était habité de malveillance. Imprégné de la malédiction d’un bébé. Les femmes de la maison le savaient, et les enfants aussi. Gordon, lui, ignorait jusqu’à la naissance de cet enfant. Il était parti de Stampton après une bagarre qui avait mal tourné. Il n’avait pas voulu laisser de traces derrière lui, sauf qu’il avait laissé Bartner, son chef orpailleur, sur le carreau. Pour fuir, il avait emporté toutes les pépites dérobées à sa portée ; à la faveur de l’ivresse des sbires de Bartner, il avait filé au milieu de la nuit dans la ville voisine. Dans les faubourgs empreints des odeurs de sardine, il s’était mis à la recherche du revendeur le plus connu de la place. Arrivé devant sa porte, trois malabars filtraient l’entrée. Gordon s’était fait annoncer comme négociant à la solde de Bartner.

Une heure plus tard, il avait rejoint l’embarcadère où appareillait le clipper « Stone of Heaven ».

Ce qu’avait vécu Gordon pendant les huit mois suivants, nul ne pouvait en faire le récit car, assommé par le hale-bas de bôme, il avait complètement perdu la mémoire…

Aujourd’hui, les aficionados et nervis de Bartner le ramenaient devant le 124, les pieds devant.

 Jean-Mic’ « Hell » (15/03/2011) – Nouvelles –

 

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