Giuseppe SAN VENITO

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24 / 07 / 2011
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Assis sur le bord du trottoir, Giuseppe n’avait que huit ans lorsqu’il avait rêvé de bâtir le plus grand paquebot qu’il ferait naviguer dans le caniveau.

Lorsque son corps fut retrouvé nu et ses entrailles dévorées par les vautours dans la vallée du Grand Canyon, seul le chasseur « nuage de la forêt » avait pu apercevoir ses haillons que traînaient quelques hyènes sans pitance, alléchées par les effluves du cadavre. Nuage de la forêt rêvait devant le feu, qu’il avait ramené son ami défunt dans le monde des esprits, parce qu’il ne voulait plus rester dans les forêts bétonnées des cités sinistres. Il avait trouvé ce message insignifiant dans ce qui restait de ses chaussures. Mais pour le lire, Nuage de la forêt, désormais presque aveugle, devait recourir à l’aide de son chien Pito pour rejoindre son village où il pourrait retrouver son lorgnon. Ainsi, épuisé, Nuage de la forêt s’étendit sur le sol et s’endormit. Le lendemain matin, il ouvrit délicatement le papier plié, accrocha son lorgnon et parcourut les quelques mots écrits. Refermant le papier soigneusement, il le rangea précieusement dans son étui de cuir et s’en alla à pied gravir la montagne salée. Ses yeux, embués par l’émotion, son imagination appelait l’aurore pour restaurer dans sa mémoire le message qui lui disait : « Un ami, c’est quelqu’un qui vous connait bien, et qui vous aime quand même ».

Rapport de police :

Corps retrouvé nu au milieu de la vallée du Grand Canyon. Viscères et cœur extrait du cadavre.

Identification par les empreintes : Giuseppe SAN VENITO

Profession : Armateur

Réclamation : son ex-épouse réclame le billet qu’elle dit avoir glissé dans sa chaussure avant de le quitter ou qu’elle avait retrouvé dans une de ses chaussures, elle ne sait plus très bien.

Ce billet renfermerait le texte suivant : « Un ami, c’est quelqu’un qui vous connait bien, et qui vous aime quand même. »

Dans un prochain article, Mme Bénédicte SAN VENITO, qu’elle était la femme de le célèbre armateur vénitien Giuseppe SAN VENITO vous racontera son histoire de vie avec lui, qu’elle lui avait découvert à son insu un petit papier qu’il était marqué : « Un ami, c’est quelqu’un qui vous connait bien, et qui vous aime quand même. »

C’est alors que leur brouille avait débuté et qu’ensuite, elle avait demandé le divorce. Bien des années après, elle avait pu retrouver la trace de son décès grâce à le rapport de police de l’adjudant Greg HOBARTH. Le corps de son mari avait été retrouvé dans la vallée du Grand Canyon. Son corps dévoré et dépecé avait sûrement resté au moins trois semaines à l’air, tellement les restes de peau étaient cramoisis par le soleil.

Heureusement, pour elle, elle avait quand même pu, après bien des années de procès, récupérer l’héritage de son défunt mari.

Jean-Michel, de Il Mundo Mundinetto (12/10/2010) -textes courts_

 

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