Au bord du terrain

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05 / 09 / 2011
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Assommant . Aller au bord du terrain de foot pour faire plaisir à mon fils , je trouve cela assommant . Ce n’est pas de suivre mon enfant dans son activité sportive qui me gonfle. C’est plutôt de voir les parents des autres venus encourager leurs titis. Ils sont tous là , père ou mère les aidant à enfiler leur tenue au vestiaire , leur criant des conseils du bord de la touche , souriant à la cantonade avec un air béat et fier. Ils retrouvent les sensations qu’ils avaient lorsqu’ils étaient à leur place , ils revivent leurs exploits de jeunesse , ils projettent sur leur progéniture leurs fantasmes de stars qui ne se sont pas réalisés.

Moi je n’ai jamais joué au foot et je n’ai jamais poussé mon gosse à en faire mais c’est un sport populaire tellement attirant et facile , n’est-ce pas , et puis je suis pour la mixité sociale . Alors nous allés main dans la main mon fils et moi au magasin de sports acheter le short, le maillot , les chaussettes et les crampons.

J’apporte toujours un livre lorsque je vais au bord du terrain de foot craignant un ennui féroce mais de temps en temps je lève les yeux. Ce terrain est en mauvais état , complètement bosselé et ce qu’il s’y passe est totalement désolant. J’ai pris des repères sur le seul match que j’ai jamais regardé à la télé en 99 quand on a gagné la coupe du monde je crois. Et là je vois que ce n’est pas pareil. Au bout d’un moment je ne peux plus m’empêcher de huer les partenaires de mon fils lorsqu’ils ratent une passe facile. Ce jeu est nul , ces joueurs sont nuls , et l’arbitre est nul aussi. Incroyable voilà maintenant qu’il siffle un pénalty . C’est d’une injustice flagrante ! Je me joins aux autres parents pour scander rouge de fureur « aux chiottes l’arbitre! » T’as intérêt à le sauver gamin, ce péno hurlais-je au gardien.

Finalement il est chouette ce match de foot , je me sens plutôt bien à présent. Mais j’ai l’impression d’être allé un peu trop loin quand le petit black a loupé le pénalty . Crier « les quotas , les quotas » ça a jeté comme un froid.

Printemps 2011. Textes courts. Didier Laurens

 

 

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