Le bar des Indisciplinés

Le bar des Indisciplinés

Vous savez bien que chacun de nous a un comportement central, dans une certaine interdépendance, je dirai une manie de se manifester en connaissance de cause.

Le Bar des indisciplinés à faire le choix de faire des choses en toute conscience, avec une volonté, une vision qui appelle le partage, le charme d’écouter, de voir, d’attendre le mot qui fait la différence.

Nous sirotions des brelles accoudés au bar, sur fond de quelques œuvres d’art.

• Qu’en penses-tu, j’aimerais savoir, découvrir le monde, avoir le Larousse en tête rien que pour épater les potes ?
• Évidemment tu as toujours cette manie de nous mettre au pied du mur avec tes questions.
• Moi, j’organise mon temps, je réfléchis, je construis, je déconstruis, faut-il que je m’affuble de la formule de mon psy « Dépendant et Narcissique ».
• En parler comme le philosophe que nous pouvons emprunter à jacques Dérida qui développe à la fin des années 80 un mode de penser, cherchant à échapper aux constructions rationnelles de la lamentable «…. »occidentale.
• Ne sommes-nous pas des privilégiés qui manient le tout et le rien ? N’avons nous pas la manie de nous mettre en scène, nous sommes comme Sénèque, le philosophe Romain, précepteur de Néron qui lui ordonna de se suicider. Moi, non ! Pas encore…

Les glaces du bar reflétaient notre ego, notre manie de nous plaindre, de se flageller par manque d’amour propre.

Encore faut-il analyser la philosophie essentiellement morale qui nous rattache au courant stoïcien qui prône la quête du bonheur par la maîtrise de soi et le courage de faire face à la douleur. Que du bonheur ! ne pas mourir sot !

• Pourquoi avoir encore cette manie de tout ramener, de chercher encore et encore, d’écrire sur Picasso mais lui ne cherchait pas, il trouvait.
• Remettre en question la manie de l’Art est suicidaire. Pour le « taule-art » est-ce un effet du réel ? Le réalisme, il en est la cause.
• Cette manie de recommencer ce tableau blanc de Malévitch ? Aller plus loin serait-il plus moderne qu’un paysage «  hypo-Flamand » ?
• Qu’y a-t-il de plus sacré dans l’œuvre d’Art qui nous emmène à supporter que « l’autre » ne partage pas le même goût ? Chacun ses manies…
• Tu dis que nous avons tous une dérivation cocasse de l’image qui peut être vue comme une icône et bien sûr tu sapes avec ta manie d’aimer que telle ou telle période est plus belle qu’une autre.
• Moi, je suis anticonformiste et je fais tout pour contredire et ne pas m’effondrer sur le paillasson des convenances.
• Évidemment chacun a ses manies, suivant ses propres connaissances et encore Paul Valéry, écrivain dont les cahiers occupent une place importante dans la réflexion contemporaine sur la langue et sur l’Art en général.
• L’Art et ses manies, ses saints, ses dieux,qui ont la manie de nous faire croire qu’ils sont les seuls à monter au ciel de la gloire.
• Il ne faut pas exagérer mon appétit de l’Art de Berry, démarche d’une manie à tout recouvrir de feutre. Avait-il souffert du froid ?
• Parce que là intervient Yves Klein, théoricien de la couleur, maniaque des monochromes qui firent scandale en 1950.

• Chose curieuse, sa mère était peintre également, du coup il a enterré sa mère et sa peinture…
• Est-ce un don d’avoir des manies ?
• Nous voulons tous être aimés, admirés, adulés, choyés, connus reconnus : « Manière d’exister »

• Là, tu as raison, tout s’éclaire à distance : tout se consume lentement, comme la fin du temps d’aimer, de mourir.
• Les manies n’ont pas d’âge, elles n’existent que parce que vous les vivez.
• Je dirais que la vie exige une veille, les manies une vigilance, destinée à rester à l’écoute de l’autre, de son lointain processus différent de toi, là ou la promesse de demain est toujours à la recherche de deux mondes qui s’opposent et qui sont nos nuits et nos jours.
• Encore une chose : pourquoi portes-tu un haut-col et des gants ? Une manie ? Ou aurais-tu peur de vieillir ?Mai 2014 – Orteil d’Or – Michel H.