« Le triomphe du jeune Boniface ».

Devant sa glace, Boniface sourit. C’est le jour J pour lui : J parce qu’il va rencontrer Jacqueline et J parce qu’il va lui dire qu’il l’aime. Mais il ne le sait pas encore, de même qu’il ne connaît pas encore Jacqueline, même s’il l’a déjà rencontré.

Mais devant sa glace, il sourit quand même, Boniface.

Hier, il a tiré à pile ou face. C’est face qui est tombé. Alors, il a décidé de rejouer avec une autre pièce : encore face ! Et une autre pièce : encore face. Et encore une autre pièce et encore face. Face, face et face, et dans la pièce, il s’est retrouvé face à face avec l’autre nièce de Nicéphore (cf tome 1). Elle est tombée pile sur la pile de livres. Alors, ils ont discuté de littérature tout l’après-midi. Boniface s’est endormi gaiement cette fois. Son sommeil n’a pas bégayé. Ce matin, Boniface sourit devant sa glace, et sourit en pensant au sourire de la nièce. Dans trois heures, Boniface passe le bac de français. Boniface a bonne mine, pourtant, car la discussion lui a permis de réviser ses classiques sans effort. Tiens, la porte de la salle d’examen vient de s’ouvrir pour la quatrième fois. Comme les autres, un garçon en sort, dépité. Après, c’est au tour de Boniface qui commence à s’angoisser car tous les garçons ont été interrogés sur le même sujet : la période d’exil de Victor Hugo sur l’île de Guernesey.

Alors, la porte s’ouvre et Boniface entre. Il s’avance en regardant le parquet, puis en levant la tête, tout à coup, il s’arrête. Boniface rougit. Il bégaie… il reconnaît J … Mais non, mais il ne connaît pas son prénom, ni son nom. Mais il reconnaît la nièce avec qui il a disserté hier après-midi. Oui, c’est bien elle qui est devant le bureau, qui est l’examinatrice…

En sortant, Boniface sourit en pensant au sourire de Jacqueline !

 Jean-Michel « Pil’aussi » (15/02/2011) – Nouvelles –