Textes courts
Ni poème, ni nouvelle, ni extrait, le texte court est une forme littéraire brève qui correspond souvent au premier jet d’une création. Il peut être l’ébauche d’un texte plus ambitieux, il peut demeurer aussi en l’état, témoin privilégié d’un chemin littéraire.
la dernière séance…
C’était la dernière… Comme un retour de vacances, une fin de soirée… Faire durer, étirer les heures puis les minutes à l’infini, quant aux secondes les tolérer que longues comme quand on attend un amoureux étourdi. Se retrouver seule, triturer son cerveau et ranger le meilleur à côté du beurre, du miel et du caramel. Ces moments de douceur apaisent les mots gredins qui lambinent dans mon coeur. Espérer le retour infaillible des amis dénués des maux sensés nous faire sentir encore vivants. Et si vous mourrez,...
Lire plusVoilà c’était la dernière.
Voilà c’était la dernière. Comme un retour de vacances, une fin de soirée… Faire durer, étirer les heures puis les minutes à l’infini, quant aux secondes les tolérer que longues comme quand on attend un amoureux étourdi. Se retrouver seule, triturer son cerveau et ranger le meilleur à côté du beurre, du miel et du caramel. Ces moments de douceur apaisent les mots gredins qui lambinent dans mon coeur. Espérer le retour infaillible des amis dénués des maux sensés nous faire sentir encore vivants. Et si vous...
Lire plusLe Tire-bouchon
Le tire-bouchon Je le lui avais offert parce qu’il était beau, et surtout facile à utiliser. Il suffisait de tourner toujours dans le même sens, sans aucun effort, et une petite bille rouge descendait dans sa fenêtre avant de remonter avec le bouchon. C’était doux et fluide. Nous l’emmenions partout dans nos escapades, avec des verres à pied et une bonne bouteille, et chacun de nos repas champêtres avait la solennité d’une cérémonie. Un jour, sa magie cessa, il ne fonctionnait plus. Nous nous sommes aperçus...
Lire plusJe vis de grands champs d’hiver…
Incipit en logo-rallye : Je vis de grands champs d’hiver couverts d’oiseaux morts. Leurs ailes raidies traçaient à l’infini d’indéchiffrables sillons. Ce fut la nuit. Le hussard sur le toit comptait les morts du choléra. L’ambiance était glauque mais le magicien arrêta de sortir des oiseaux crevés noirs et tira de son chapeau des colombes d’un blanc immaculé qui s’entrelaçaient au-dessus des champs divers : avoine, maïs, blé, betteraves et colza. Le magicien alors, tel un bel étalon, appela une belle pouliche en...
Lire plusLa nuit, tous les cœurs sont gris.
La nuit, tous les cœurs sont gris. C’est un soir sans lune et sans étoile. Une nuit comme il y en a souvent. Une nuit bleue parée pour tout éclat de celui du réverbère du trottoir d’en face. On est couché. Moi dans tes bras, toi dans les miens. Une de ses étreintes où les corps s’emmêlent et l’on ne sait plus où commence l’autre et où l’on finit. Je te dit « je me sens seule ». Tu me réponds « désolé ». Mes yeux piquent. La fenêtre ouverte pousse jusqu’à nous ses bruits de rue, comme pour s’en...
Lire plusLa seringue souriante
La seringue souriante À partir d’un cadavre exquis : « La seringue souriante fait naître la dentelle violacée, la nuit, car un train peut en cacher un autre. » Il lui en fallait. Il en avait besoin. Vite, la seringue souriante. Il dirigea ses pas vers la ruelle ou rôdait souvent son dealer. Vite, car dans la tête, le train arrivait. Il fallait le prendre. Et son ticket, c’était la seringue. Aussitôt après, il trouva un coin tranquille pour se faire son shoot. Dans la nuit, la seringue souriante fit naître une dentelle...
Lire plusSouvenirs de l’île d’Oléron
Chers parents, Je me suis fait des camarades. Je fais ma prière tous les soirs avec l’abbé Résina. Il est très gentil mais je ne comprends pas toujours ce qu’il me fait faire. Un soir je n’ai pas voulu manger des salsifis, comme punition j’ai fait la vaisselle, ça tombait bien car le plongeur s’est sauvé avec le jardinier mais j’ai bien rigolé avec le chef cuistot, il m’a appris une chanson « la digue du cul » ça doit être un endroit sur l’île. Quand je rentrerai, on ira...
Lire plusInform’Elle
Inform’Elle La vie était reparue devant moi mais ma mémoire demeurait totalement secrète. Hier, j’étais sorti du coma sans qu’elle réapparaisse. Elle, c’était déjà un genre dont je doutais. Elle ? Peut-être ! Elle, la quintessence d’une présence inaccessible et si indispensable. Elle, une île pour mon naufrage… Elle ? Une plage immaculée par le reflux de la marée. Elle ? Une carapace de crustacé désertée ? Elle, encore informe, encore innommée ! Elle, que je ne pouvais oublier, sans l’appréhender Elle, telle...
Lire plusDénanisation
Consigne +logo-rallye : Le soir du 20 mars, en sortant les poubelles, Jeannine Bergamasque buta contre un nain mort, couché en travers du trottoir. Encore un ? C’est le troisième nain cette semaine ! Et elle le mit comme les autres dans le container. Cette campagne de dénanisation avait peut-être du bon, mais rien n’était prévu pour le nettoyage, à part le bon vouloir des personnes de taille normale. On aurait peut-être dû faire comme les indiens, les embobiner avec des discours sur la différence et la paix, et les...
Lire plusCe n’était pas pour Rimbaud…
Extraits de journal de voyage : Vous avez accepté de partir à Charleville-Mézières sur les traces du poète Arthur Rimbaud, avec un(e) ami(e) de plume. (tirage au sort) Racontez : Au choix : vous y allez sac à dos et pataugas ou à bicyclette. 12 avril 2018. Ce n’était pas pour Rimbaud, dont j’avais dû, un jour, effleurer quelques extraits de l’œuvre, et dont j’étais un peu confus, à ce jour, qu’il ne m’ait pas laissé de plus vivants souvenirs… Ce n’était pas davantage pour Charleville-Mézières, ex cité...
Lire plus