La Parure
LA PARURE (logo-rallye)
C’était une de ces charmantes jeunes filles nées, comme par une erreur du destin, dans une famille d’employés. (Incipit de La Parure, de G. de Maupassant)
– Non mais, pour qui il se prend, le Guy, comme si y avait pas de girondes dans not’ milieu !
– Ben vrai, l’Arsène, j’crois ben qu’il avait pas les yeux tellement entrebâillés, le Monsieur de.
– Mon cher Guy, voudriez-vous avoir l‘obligeance de revoir votre incipit insipide, si votre hauteur consent à chercher une autre mixture comme plat principal de vot’ nouvelle.
– Tu l’appelle Guy ?
– Non, tu as raison. Cher Monsieur de M. Voudriez-vous avoir…
– Il parle de Barcelone dans son bouquin d’la Parure ?
– Chais pas. J’ai bloqué dès le début à cause de cette histoire d’employés comme nous, qui ne devraient avoir que des laiderons dégénérés comme progéniture.
– Tu aurais dû tout lire, avant de lui écrire. Si par exemple, la charmante jeune fille devenait communiste et écrivait dans l’organe du Parti, et …
– Ça m’étonnerait d’un Monsieur de. Et pourquoi Barcelone ?
– Parce qu’on sait pas si ce sont des employés espagnols. J’y suis allés une fois, mais c’était nuageux.
– Et alors ?
– Ben, si ce sont des employés de Barcelone, c’est différent. Tu aurais d’autres cartouches pour lui écrire, rapport à la guerre civile, et à l’indépendance, tout ça.
- Ah oui, la charmante jeune fille dans la poussière de Barcelone, c’est différent, comme erreur du destin…. Mais tu sais, j’ai écrit à M. Monet à propos de ses nénuphars tout flous, ben il ne m’a jamais répondu.
24 janvier 2018 – Ludotextes – Jean Marie Tremblay