Poème en astrakan
à partir d’une photo d’un vieil homme en bonnet noir, souriant d’un air énigmatique.
Il ne me reste plus rien d’elle.
Je l’ai cherchée pendant cinquante ans,
Peut-être plus, et même avant…
Aussi longtemps que je me rappelle,
Elle jouait à la marelle
Sur le grand échiquier du temps
Et ne faisait pas dans la dentelle
Quand je la perdais un instant…
Toujours elle revenait, soit dit en passant,
Et je courais toujours après elle
Sans penser le reste du temps…
Elle s’en fut comme une hirondelle,
Me laissant là, loin du temps,
Emportant mes souvenirs à tire d’ailes
Au pays dont j’étais l’enfant…
Savez-vous qui je suis, Mademoiselle,
Je ne le sais plus, c’est navrant,
Et pourtant, je suis bien hors du temps !
J’aimerais que vous me parliez d’elle.
La mémoire m’a quitté après l’accident.
Je porte toujours son bonnet en astrakan…
17 mai 2016 – Poésie– Louis Mancy