Lettre anonyme 5

Consigne n°2 : Lettre anonyme 30mn

Écrivez une lettre anonyme aux membres du jury de l’Orteil d’Or afin de dénoncer ce que vous pensez bon de dénoncer.

Mesdames et Messieurs du Jury,

Je me permets de vous signifier par cette présente lettre que vous n’avez pas de quoi être fiers de vous et d’ajouter que ce n’est pas joli-joli !

En effet, je vous le demande : qu’avez-vous à reprocher à ma cliente ?

Quel crime de lèse-majesté peut-être, quel délit de syntaxe plus grave, quelle injure orthographique impardonnable a-t-elle commise pour mériter votre sanction par l’indifférence?

Vous ne dites rien ? Cela ne me surprend pas. Vous êtes restés silencieux et en majorité absents, signe que vous n’aviez pas la conscience tranquille, lors de la remise du prix!

Que vous restiez muets sur les raisons de votre choix est une chose mais ne vous déplaise, on peut supposer que la présence parmi vous d’une majorité de personnes malvoyantes, a pu orienter vos lectures, voire nuire à votre jugement.

La société a à être tolérante avec ceux qui sont différents aussi, si vous me répondiez là que du fait de votre handicap, vous avez confondu la remise de l’orteil d’or avec le prix de celui qui écrit comme un pied ; accompagné de plates excuses, ma cliente serait disposée à les accepter, ajouté bien entendu des 10 euros symboliques qu’elle a eu à verser. Ainsi que d’une bouteille de chablis, de chips, de moelleux au chocolat… en dommages et intérêts.

Du reste, j’ai ouï dire par des personnes dignes de confiance, que Mme la lauréate était la nièce de la cousine du neveu du voisin d’un membre éminent du Jury. Si nos négociations ne devaient pas aboutir positivement, je serai dans l’obligation d’informer l’Yonne Républicaine et vous serez alors soumis à la vindicte populaire.

Alors seulement vous saurez à votre tour ce que c’est que d’avoir son nom traîné dans la boue, d’être déshonoré, lunché en public et de perdre en un instant, l’espoir et la dignité !

Alors peut-être vous prendrez conscience de la conséquence de vos actes, ce qui vous évitera la récidive. Alors ma cliente aura un peu gagné (cette fois) car elle ne cherche que la reconnaissance de son préjudice moral, qu’une réparation matérielle (voir le RIB ci-joint) ne pourra jamais combler tout à fait (même si elle s’en accommodera de fait).

Pardon de ne pas vous accorder mon indulgence bien que vous en manquiez vous-même et recevez de la part de ma cliente, la plus grosse des peines. Maître Corbeau.

02 juillet 2014 – Ludotextes & Orteil d’or – Clarime de Brou