l’arbre à pleines mains
Consigne:décrire un lieu (réel ou imaginé)particulièrement étrange
Un arbre, un arbre qui se dessine à plusieurs mains, une cascade
sur le coin gauche, une fleur qui en jaillit, des empreintes de doigts,
roses jaunes bleus verts, un soleil, un soleil immense qui n’en finit
plus d’éclater ses rayons, des mots qui s’écrivent qui s’effacent « tu
es sourd ? je suis aveugle touche mes doigts ? entends moi je te
vois tu es là? »
« Je ne suis pas »Elle est assise, sa tête dodeline, elle crie « je ne
suis pas ! je ne suis pas !»Elle trempe ses doigts sa main ,rouge bleu
jaune vert et elle étale ses doigts sa main et la fleur grandit, croît,
elle devient puissante, elle s’ouvre et elle, celle qui est assise, de
se lever et de hurler de peur de surprise d’étonnement, la fleur est
devenue un monde et l’oiseau, petit si petit qui se dessine derrière
la branche noire commence à chanter à murmure hésitant puis à
pleine trille et l’homme qui porte ce chant se prend à en créer un
autre là juste au dessus de la cascade et son roucoulement se fait
tendre il vient se poser sur la fleur et les feuilles ceux qui sont
juchés sur la table les font s’envoler et le vent vif souffle et la peur
s’évanouit et les rires d’abord timides s’écoulent maintenant à gorge
déployée et la fille d’avant qui psalmodiait bleu rouge jaune
mélangés se prend à crier « Je suis, je suis arrivée, je suis arrivée ! »
04 février 2014-Textes courts-Cécile Gibier