Ceux qui l’avaient croisé disaient qu’il était grand
Ceux qui l’avaient croisé, disaient qu’il était grand et il l’était, assurément. D’une grandeur qui en imposait. Ses épaules relevées faisaient ressortir une tête bien plantée qu’une chevelure d’un gris presque blanc couronnait.
Il avait de l’allure, les femmes se retournaient souvent sur son passage. Plus d’un le jalousait. Ils disaient : -« jeune, il devait être pas mal, mais c’est du passé » ou encore –« regardez comme il est fier, il nous toise avec sa tête de plus, mais une tête vide, ça sert à quoi ? »
Les mauvaises langues allaient bon train. Lui, n’y prêtait pas attention. Cela ne faisait que les aiguiser davantage ! Peu importe, il passait là tous les jours, imperturbable et il continuerait.
Puis un jour, rien. Le jour suivant non plus et encore le suivant… Les yeux des mauvaises langues cherchaient cette silhouette familière mais jamais elle ne revint. Les mauvaises langues étaient en deuil.
12 février 2013 – Textes courts – Betty Lefebvre..