Pris sur le vif

Raconter une  scène décrite par une photographie, du point de vue d’un acteur présent ou d’un témoin privilégié.

Une femme, de type oriental, regarde tristement vers une porte fermée.

A ses cotés, tête baissée, à qui elle tient la main, une fillette aux cheveux frisés.

Mais, qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ?

 De mon point de vue à moi, la situation est complètement bloquée : elle est assise devant la porte !

Ce n’est pas vraiment ce qui s’appelle prendre de la hauteur par rapport à l’évènement !

La porte aussi est bloquée, et je ne vois pas comment sortir de là…

Et la petite qui ne dit rien, qu’a l’air malheureuse de rester là, plantée comme ça ! Et avec ça, elle n’a pas l’air de lui lâcher la patte !

Ca peut durer encore longtemps… Comment faire pour sortir de là ?

Qu’est-ce qui a bien pu s’passer  pour qu’elle fasse cette tête là ? Plus rien à manger, peut-être ? Elle a quand-même pas raté l’Orient-Express ?

J’étais en train de dormir, bien tranquillement dans la pièce à coté, et quand j’reviens, à pas de loup, j’les trouve prostrées comme ça, derrière la porte, ne disant rien…

J’ai beau essayer d’leur parler, d’leur expliquer qu’j’voudrais bien sortir aussi, d’leur faire comprendre qu’j’ai quelque chose d’urgent à faire, qu’j’peux plus attendre, j’ai beau essayer d’les amadouer par des calins et des yeux doux, d’les caresser dans l’sens du poil, rien à faire, pas moyen d’en faire sortir un son !

Et la p’tite qui fait une de ces têtes ! Ah , ça défrise !

Bon, ben, tant pis, j’me lâche !

J’ai horreur de ça, faire sur le parquet, comme ça, ça pue ! Et pas d’ pâtée dans la gamelle ce soir… Mais j’préfère encore retourner au mulot

20 novembre 2012 – Textes courts & ludotextes – Louis Mancy.