Néanmoins né en plus!


Néanmoins né en plus!
Je suis né par hasard
Je suis né à moins le quart
Mais à demi-jumelé
Je suis né accompagné
De celle qui était désirée
Je suis né sixième
Je suis né cinquième frère
En plus d’être jumeau-né
Mais six nés, ma mère
Entrouvrit le seuil de l’enfer
Je suis né près du puits
Jeté de haut dans la vie
Mais rattrapé depuis
Du nez de mon père
Montait une drôle d’envie
Je suis né père amer
Je suis né mère en enfer
Mais, né près du puits
J’hantais les blanches nuits
De mon père et ma mère
Moi, né, j’ai joué à
Si j’étais pas né
Je suis né près du trépas
Je suis né syncop’ à
Je me suis fait saigner du né
Je me suis sûrement un peu nié
Je suis né sans élan
Je suis né lentement
Mais j’avais la colique
Lent, lentement et colérique
Fatalement mélancolique
In fine,
Je suis né en Tonnerrois
Je suis né en fin de nuit
Sans galette ni roi
Ma mère s’appelait Re-née
Et je sais qu’on nait une fois!
Alors, on fait la fête?
18 septembre 2012 – Poésie – Jean-Michel Kerne