Un beau salaud…
Un beau salaud…
Soirée Réveillon entre amis, en toute impunité.
Nous n’avions pas envie, ce soir, de voir ta gueule à nos cotés…
Gueuler comme un putois, pour la forme, et sur le fond ;
Hurler, gueuler partout qu’on t’a laissé tomber,
Décider, à peine le dos tourné, qu’on allait bien le payer,
Courir de long en large comme un vrai dératé
Et faire fi des obstacles, tout envoyer gicler,
T’empiffrer comme un sagouin de chocolats et autres festivités,
Foutre un bordel pas possible au beau milieu de la carrée ;
Jouer à la pétanque avec les boules du sapin,
Renverser toutes les chaises et te barricader,
Avaler une bouteille d’huile sans broncher
Et la recracher grassement sur le plancher,
Descendre un sauc’dalle, un Saint- Nectaire, un Comté,
Une bouteille de Pastis, un Coca, un Perrier,
Faire la nouba sans autre forme de procès,
Te vautrer toute la nuit pour fêter la nouvelle année,
Avoir nettoyé les Coussins de Lyon jusqu’au dernier,
Et puis, te jeter, nauséeux, sur le canapé, et ronfler…
Et jubiler, au petit matin, en nous voyant pousser la porte,
De nous entendre littéralement aboyer !
Un beau salaud, mon chien,
Voilà ce que tu es !
31 janvier 2012 -Textes courts- Louis Mancy