Scénarii :

Il s’agit de rédiger essentiellement de courtes phrases (sujet, verbe, complément, quelques adjectifs choisis) dont l’aspect ressemble aux indications scéniques des scénarii. On obtient ainsi une forme de « pensée en mouvement » (travailler surtout la fluidité et le mouvement).

Il sort des toilettes.

Il redescend l’escalier, bottes noires, les mains dans les poches de son jean, l’air très dégagé, roule un peu les mécaniques.

Il met rarement des jeans.

Il porte de grosses lunettes noires, aux reflets violacés, un gros ceinturon qui chahute avec son trousseau de clés.

Il a les cheveux longs, pas un poil blanc. Il a perdu 40 ans dans l’escalier.

En face de lui, des visages médusés : un intrus à la fête ? Sorti de quel bureau ? Entré par où ? Venu faire quoi ?

Il entonne l’Idole des jeunes…

On le reconnaît à sa voix. Eclats de rires qui fusent.

Les fans se bousculent. Les photos crépitent.

Une belle hippie le rejoint, mêmes lunettes, longue robe blanche, fleur jaune aux cheveux.

Regard complice pour partager son pétard.

 Soirée Woodstock sur son lieu de travail.

Titre du film ? L’amour en herbe.

***

Un rendez-vous avec le rêve. Les vacances. Enfin !

Autoroute Clermont-Ferrand, plus fluide.

Flashé pour excès de vitesse. Ca commence !

La route est longue. Fatigués. Un instant de relâchement, la voiture dépasse un camion, une voiture en face, puis une autre, mordent l’accotement.

Collision évitée.

Arrivée à Sète. Parfum des embruns marins. Jetée du vieux phare. Balade en amoureux, et le chien, tout flair dehors, découvre la mer.

Il se serrent très fort. Tous les matins du monde…

26 octobre 2010. Textes courts – Louis Mancy