L’haleine du vent

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05 / 07 / 2012
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 Pot au feu : dans l’ordre d’arrivée des mots.

 Souvenirs, l’haleine du vent, la voix du fleuve, mortes années, le silence obscur, rires lointains, regards limpides, goût d’herbes, fruit mur, mer nocturne, frissons anciens, voix mortes.

 Lui revenaient à présent ses plus beaux souvenirs, animés d’un souffle profond qui liait entre eux des évènements épars et donnaient corps à sa vie.

L’haleine du vent, parfum puissant du premier baiser amoureux, la voix du fleuve, beauté sauvage d’un temps de vie en Afrique, où il échappa d’une main à la mort en traversant le Sénégal…

Les temps de désert intérieur, entre stress et déprime, autant de mortes années, à bien y regarder, et l’absence de voix, le laisser dire, laisser faire, comme autant de silences obscurs

Lui revenaient en mémoire à cet ultime instant les rires lointains de son enfance, les regards limpides avec les rêves longtemps bercés de ses vertes années, avec un plaisir exhalé de tous ses sens, comme un délectable goût d’herbes séchées un soir d’été, une plénitude sereine de tout son corps à l’odeur de fruit mûr, une chevauchée galopante de mer nocturne, éveillant en lui d’autres frissons anciens, et les voix mortes maintenant renouées avec ses aïeux.

Il était là, gisant dans sa petitesse d’homme, et rejoignant son immensité : l’heure du grand passage arrivait, son dernier souffle serait baiser.

 12 octobre 2010 – Ludotextes – Louis Mancy

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