Un beau Salaud…

Un beau salaud

que celui là

qui t’offrit de t’aimer

et t’abandonna là.

Un beau salaud

tout blond un archange

Ton cœur comme ton corps

continue d’en rêver.

Pourtant que n’a -t-il fait

pour te soumettre à lui !

Il a forcé ta chair

a saccagé ta peau

t’a battue

t’a mordue

t’a brûlée sans remords

t’as vendue à tant d’autres

pour qui tu n’étais rien

t’a donnée même un soir

à l’ami de passage

aussi salaud que lui

pour se faire pardonner

une erreur de partage

après le dernier casse

qui faillit mal tourner.

Un beau salaud

ce mac ce filou ce voleur

ce bandit sans honneur

cet être sans morale

qui frotte sa cibiche

à la peau de tes seins

qui cire ses godasses

dans le bas de tes reins

qui ne t’entend jamais

ni pleurer ni gémir

ton poing serré fermé

collé contre tes dents

sur ta bouche tuméfiée

par les coujps du matin.

Un beau salaud te dis-je.

Et tu veux le défendre

croire que c’est son amour

qu’il veut te dire ainsi

lui, l’enfant des cités

par sa mère maltraité

par son père assommé

à chaque forte pinte

par trop alcoolisée.

Tu vois en lui l’enfant

qui n’a pas su grandir

qu’on a mal dirigé

oublié

pas aimé

tu veux rester pour lui

l’objet de ses défonces

matérialisation d’un mal être évident

tu veux qu’on lui pardonne

qu’on oublie tes souffrances

tu les offres à Dieu au creux de ton lit vide

car souvent il t’oublie

t’abandonne et te laisse

malheureuse et pleurant de n’être point battue

chaque coup ressenti t’assure de sa présence

te ferme sur ton rêve d’amour partagé

ce salaud ce sale mec

n’en est pas moins ton mec

tu préfères la mort à l’absence avérée.

Tu n’es plus Ma Petite

qu’une poussière minuscule

sous ses lourds pas brutaux.

Oui c’est un beau salaud

tu le sais tu le dis

en regardant ce soir

tes mèches en épis

qui frisent sur le sol et qu’il t’a arrachées

Mais pour rien RIEN au monde

tu ne répéterais devant un tribunal

tout le mal qu’il t’a dit

tout le mal

qu’il t’a fait

qu’il te fait

qu’il invente à l’envi

Tu veux mourir d’amour

tu voudrais qu’il te pleure

JETTE bien loin ce tube avant qu’il soit trop tard

il ne pleurera pas

et il aura gagné ce salaud

ce sale mec

ce bel archange blond

quand on te mènera à la morgue

froide et nue.

Seul,lui ne sera pas

une autre aura ta place

et le pire de l’histoire c’est que TA MORT,

à elle. ne servira de rien

(l’expérience des uns n’apporte pas aux autres)

comme toi elle l’aimera

comme toi elle souffrira

le salaud, dans tout ça

il vivra

il rira

ARRETE arrête tout

ton sort se joue ce soir

pose le tube il est temps

et fuis vite dans le noir.

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Enfuis-toi

enfuis-toi

enfuis-toi

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Trop tard

c’est son pas qui résonne

au seuil du long couloir.

 31 janvier 2012 –Poésie– Denise Pezennec