Je me souviens
Je me souviens de cet alcoolique avec sa bague en or
Venu en Cent-vingt-cinq au tribunal et déjà ivre-mort.
Je me souviens de cette baston, histoire de con qui a fini mal,
Neuf ans de prison à dix-neuf ans : première peine, ça fait mal.
Je me souviens la première fois que j’ai mis les pieds ici,
Dix-sept piges en mineur, révocation de sursis.
Je me souviens quand j’étais petit, fallait que je fasse du BIF
Entre les bons et les cons, je sais à qui faire la bise.
Je me souviens quand j’étais môme, mon père m’appelait Fiston
La dernière fois que je l’ai vu c’était à Fresnes, dans cette putain de prison.
Je me souviens à l’époque, je créchais au FJT
Sans taf sans meuf, quasiment sans papiers.
Je me souviens des moments durs, tel une séparation
Quand un homme tape sa femme, frère, c’est l’incarcération.
Je me souviens à l’école, j’étais le dernier de la classe
Apprentis délinquant, ouais, mais toujours avec classe.
Te souviens-tu du temps passé en bas du Bat
Et ces contrôles de Police suivis de coups de matraques.
Moi je me rappelle du temps perdu à l’école…
De cette nuit en garde à vue pour de sales histoires de vol.
Mais j’oublie pas la Daronne, le Daron
C’est grâce à ces deux gens-là que j’ai pu devenir ce grand garçon.
Je me souviens des bons et des mauvais souvenirs
J’oublie rien de tout ça, t’inquiète, je garde le sourire.
Te souviens-tu des années quand on jouait dans le bac
Aujourd’hui on agrandi et on est coursé par la BAC.
Te souviens-tu de cette histoire bizarre au tiéquar
Comme la lumière des gyrophares qui éclaire nos idées noires.
Te souviens-tu de cette carotte qui est partie ne couille
Rattrapée par le passé, rattrapée par les douilles.
Te souviens-tu de ces bagarres à la récréation
Mauvaises notes, mauvais bulletin, mauvaise appréciation.
Te souviens-tu que fumer tue à ce qu’il paraît,
Te souviens-tu de toutes ces années galères
De ces heures de parloir qui ont fait pleurer nos mères.
Te souviens-tu quand on passait notre temps à tenir le mur
Aujourd’hui c’est le même car pour certains les temps sont durs.
Te souviens-tu quand je t’ai pris la tête pour écrire
De toutes ces barres de rire, et ce morceau comme souvenir.
Te souviens-tu du temps passé en bas du Bat
Et ces contrôles de Police suivis de coups de matraques.
Moi je me rappelle du temps perdu à l’école…
De cette nuit en garde à vue pour de sales histoires de vol.
Mais j’oublie pas la Daronne, le Daron
C’est grâce à ces deux gens-là que j’ai pu devenir ce grand garçon.
Je me souviens des bons et des mauvais souvenirs
J’oublie rien de tout ça, t’inquiète, je garde le sourire.
25 mars 2011 – Poésie / Rap / Slame – Gaël L.
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