Anamnèses, où la ténuité du souvenir universel…

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25 / 01 / 2012
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Plage…

Toucher grenu et fin du sable sec qui laisse sur la peau des traces blondes et des cristaux brillants.

Crissement en dessous du sable humide et frais, sauts inattendus des puces de mer, les talitres aux corps translucides couleur de sable.

Morceaux de coquillages brisés, nacrés, que l’on incorporait à nos châteaux d’un jour.

 

Chrysalide

Nos doigts retournent le cocon de la cigale, sec et raide comme une amande, découvrent le trou par lequel l’animal sortira, une fois posé sur une feuille, dans des contractions d’accouchement.

Deux heures, trois heures plus tard, les ailes encore collées, elle se repose à côté de l’enveloppe.

Puis elle s’envole, se pose et chante.

Parfois le chant s’arrête brutalement sur une note, et une pie s’envole, gourmande, le bec chargé de pattes qui bougent encore. 

 

École communale

L’ardoise fragile au toucher frais et lisse, lourde dans son cadre de bois aux angles arrondis. Le crayon à ardoise y crisse parfois désagréablement.

Plumes en acier, sergent major pointue et fendue avec en son centre un trou, plume de ronde à la forme coupée pour l’écriture majuscule, plumes becquetées qui livrent des pâtés consternants et tachent d’encre violette le bout des doigts maladroits.

 

Odeur aigrelette de l’encre, poudre délayée dans de l’eau et versée par les plus adroits des écoliers à l’aide d’une bouteille à bec verseur, dans les encriers. Collerette blanche des encriers de faïence, encastrés dans le bois ciré des pupitres.

 

Toucher particulier des feuilles de buvard, de couleur rose, découpées à la demande.

Feuilles roses de buvard tendues en écran pour protéger son travail des regards tricheurs.

 

Craie blanches ou jaunes qui poissent les doigts et crevassent la peau. Craies qui crissent, craies qui cassent, craies qui volent vers le cancre dissipé.

Craies alignées attendant sagement dans leur boîte, sous le tableau.

 

Brosses à tableau qu’il faut taper, chiffons qu’il faut secouer, nuage de poussière fine qui fait tousser.

été 2011 – texte collectif – Mémoires de Bourgogne

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