Haïti

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22 / 01 / 2012
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Au Havre, j’avais pu embarquer clandestinement sur le Haïti, bourré des cales au pont de ballots de chanvre destinés aux cordeurs du Costa Rica.

Après ma petite enquête, j’étais sûr que ce navire passerait tout près de mon îlot, situé à 120 milles avant la côte Sud-américaine.

Mon plan consistait à sauter en mer à bord de la chambre à air modifiée par mes soins, équipée d’un moteur provenant d’une débroussailleuse, sur lequel j’avais greffé une hélice.

Mon plan fut précipité à cause de la tempête : une clope avait roulé sous un ballot, y mettant le feu en cinq minutes.

Pour échapper aux flammes, je dus faire le funambule sur une poutrelle qui menait à une ouverture donnant directement sur la mer déchaînée. Je sautai, serrant contre moi mon embarcation et le courant et les vagues m’emportèrent facilement sur mon île, alors que je voyais le paquebot en flammes.

Arrivé sur la plage, je reconnu en bordure de beaux palissandres qui me serviraient à la construction de ma maison, et ayant à leur pied de beaux champignons de forme ovoïde.

J’accédai ainsi à la réalisation de mon plus cher souhait : finir mes jours, seul, à la manière de Robinson.

Juillet 2011 – Textes courts – Jean Marie R.

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