autobiographies imaginaires

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24 / 11 / 2011
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Consigne n° 2 : autobiographies imaginaires        30mn

 Autobiographie imaginaire où vous intégrerez cinq locutions tirées au sort.

  • je pris dans la musette le dernier piton, et retenant mon souffle, le plaçait délicatement dans la fissure

  • je voyais mes illusions partir en fumée, dans la tourmente religieuse qui embrasait le Japon

  • j’avais cessé maintenant la distribution du sucre, et envisageais de fuir à Malte

  • je me disais alors que j’étais bien faible de la désirer à ce point

  • je suis le père de Cécile et de Martin, mais aussi de quelques douzaines d’autres dont j’ignore tout de la vie

J’ai toujours eu la bougeotte. Au plus loin que je me souvienne, je rêvais d’être reporter, d’avoir une vie aventureuse. Voyager, voyager à l’autre bout du Monde, découvrir la vie des Inuits, des trappeurs dans le nord canadien, en passant par les pygmées et les amérindiens.

C’est ce que je fis après mes études de journaliste. De l’aventure, j’en ai eu. Des risques, j’en ai pris. Je me souviens lorsque je suis parti en expédition pour l’ascension de l’Himalaya. Arrivé presque au sommet, j’étais tétanisé, le guide qui me précédait me parla tout doucement et je réussi à prendre dans la musette le dernier piton, et retenant mon souffle, le plaçait délicatement dans la fissure. Un dernier effort et je me retrouvais au sommet, exténué mais victorieux. Un mois après, je voyais mes illusions partir en fumée, dans la tourmente religieuse qui embrasait le Japon. Puis j’ai été catapulté en pleine guerre civile en Côte d’Ivoire où j’avais cessé maintenant la distribution du sucre, et envisageais de fuir à Malte.

Là, ce fut une halte tranquille, où j’appréciais ce paysage sauvage, bleuté. C’est durant cette période que j’ai fait connaissance d’une belle et pétillante maltaise et où je me disais alors que j’étais bien faible de la désirer à ce point. Mais le corps a ses pulsions qu’il est difficile parfois de retenir.

Je sais de quoi je parle, je suis un peu comme les marins : une femme dans chaque port, là, c’est dans chaque pays !

Je suis le père de Cécile et de Martin, mais aussi de quelques douzaines d’autres dont j’ignore tout de la vie. Je n’en suis pas fier, c’est seulement ainsi.

Cécile et Martin ne m’en tiennent pas rigueur, ils m’aiment comme je suis. Les instants que nous passons ensemble sont rares mais intenses. Ils sont mon point d’ancrage, ma force.

4 janvier 2011 – Ludotextes – Betty Lefebvre 

 

 

 

 

 

 

1 Commentaire

  • Gil

    Ouah! Bravo betty, car l’exercice n’était vraiment pas évident (en tout cas pour moi!).
    Bien vu! (car bien écrit!)

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