B-b d’amour
Consigne : une photo de nourrisson portant des écouteurs.
Mon amour, mon ange, mon bébé tant attendu, je te regarde, je t’admire, je fonds de tendresse devant ta bouche si petite, ton nez si parfait, tes petits yeux qui cherchent mon regard. Ne t’inquiète pas, il est là, je ne te quitte pas, je t’observe, je te grave dans ma mémoire. J’apprends par cœur chacune de tes mimiques, je devine chacune de tes pensées. Je te sens, j’aime ton odeur que je reconnaîtrais entre mille ; ton odeur encore âcre et animale, malgré le bain, malgré le liniment et les lingettes. Je te caresse, ta peau est douce, si fragile. J’aime te coller contre moi, sentir ton cœur battre, sentir ta bouche humide téter doucement mon bras. J’ai tant d’amour pour toi, tu es né parfait, tu es tout ce que j’attends de la vie et je ferai de toi un héros, un dieu. Je ne laisserai pas la négligence ou la paresse gâcher ce potentiel que je devine en toi. Je te donnerai le meilleur. Dorénavant, mon temps sera pour toi, totalement pour toi. Tu le mérites. Mon amour, regarde bouger mon doigt. Un doigt, tu vois ?
Regarde voler ces deux papillons bleus. Oui, deux comme les deux anges qui tournent autour de toi. Je suis sûre que tu comprends. Deux, deux mon fils.
Repose-toi maintenant, je vois que tu t’agites.
Réveille-toi mon amour, tu as assez dormi. Un nourrisson comme toi n’a pas besoin de plus de 11 heures de sommeil, tout de même.
Écoute, écoute mon cœur, c’est de l’anglais : une comptine, pour commencer. Demain, je te ferai écouter un poème de Shakespeare. Les bébés sont tellement adaptables, tu vas aimer, j’en suis sûre. Je n’ai jamais su parler que quelques mots d’anglais et mon accent a toujours été odieux mais toi, toi tu l’auras entendu chaque jour dés ta naissance, toi tu le parleras sans effort, grâce à moi.
Écoute, écoute encore, c’est Mozart cette fois. Écouter Mozart rend intelligent, c’est ce qu’on lit ; toi qui l’est déjà, il te rendra génial.
Écoute, regarde, sens, repose-toi, grandit, je t’aime, je l’accompagne, je te construis.
13 septembre 2011 – Textes courts – Laure Timon