Mort en sursis
Il mettait un complet mais moi aussi
Il était imparfait mais eux aussi
Il était passé, nous aurions pu trépasser
Il marchait en trainant les pieds, il me mettait dans le bourbier.
Dans ma porcherie, les cochons sentaient bon,
Mais lui, nom d’une pipe, son tabac de chine sentait l’incurie
Des bas-fonds de Shanghai.
Il était pro, Nénette !
Il était à proximité des nénettes
Il puait l’oseille à mafia
Et sa gomina lui collait les cheveux
Au plafond de sa carlingue déglinguée
Qui déboulait à fond de cale les rues de Singapour !
Outré de vin, il dégobillait ses insultes à proximité
Des hôtels déshabilleurs devant lesquels
Il ramassait ses espèces du marché nocturne.
Il avait failli m’écraser !
Alors, quand je me suis réveillé
Et que j’aperçus les rosiers du jardin,
Je tue à ma femme
Que j’aurais voulu le tuer !
Jean-Michel « Colt’ard » (05/10/2010) – Textes courts –