Je me souviens
Je me souviens de la boutique avec sa grande baie et son carrelage encore mouillé. C’était un soir d’hiver !
Je me souviens du fournil dans lequel les toiles bises étaient accrochées aux pelles. Le grillon y chantait tout l’été !
Je me souviens de Fanou. C’était mon instit’ ! Le mardi, elle nous faisait écouter de la musique : Rossini ou Vivaldi mais aussi Bach ou Dvorak… Je me souviens aussi des deux énormes tilleuls qui étaient dans la cour de l’école. On pouvait se cacher à quatre derrière.
Je me souviens des parties de cache-cache sous les arches du pont du Cléon ou derrière les buissons qui bordaient ses rives. Je me souviens qu’il fallait se baisser pour passer sous les taillis. Parfois, mes habits étaient tout salis …
Je me souviens qu’on s’était fâchés et aucun de nous ne voulait ramener le vélo de ma mère. Il était resté dans la carrière !
Je me souviens de la cabane. On l’avait construite dans le verger de mes parents. On l’avait construite avec des planches mais pour le sol, on avait fait du béton.
Je me souviens que dans cette cabane, on avait installé une fausse cheminée à l’intérieur. On y cachait les cigarettes.
Je me souviens qu’au mois d’août, on ramassait les prunes : des mirabelles ! On tendait de grandes toiles en jute dessous l’arbre dessous l’arbre avant que mon père secoue les branches.
Jean-Michel « Passaparlà » (29/03/2011) – Fragments –