Louis Mancy
Ode à la roue de secours
Quelle belle invention, la roue de secours ! Aussi vieille que le pneu, dans ses beaux jours… Elle prenait la place du coffre, s’asseyait sur le moteur, Sous l’effet de sa chaleur, nous dévoilait son odeur… Il fallait, pour la placer, là où elle devait aller, Un bon cric parmi des cris, et de gros bras bien musclés, Mais toujours on s’en sortait, et même seul, quand on crevait… Qui a eu un jour l’idée de la mettre sous le plancher ? Ah ! les vacances gâchées, les valises à déplacer Pour pouvoir enfin trouver...
Lire plusLa roue de secours
« La roue de secours » J’ai toujours été la roue de secours. Durant toute ma vie. Quand mon frère est mort, je suis née pour le remplacer… Si mon père n’avait pas déclaré à la Mairie une petite fille du prénom que je porte, j’aurais dû m’appeler « Joëlle », prénom masculin aussi bien que féminin. Mère inconsolable d’avoir perdu son fils… Quand, à l’adolescence, alors que je souhaitais faire les Beaux Arts, elle s’est opposée à mon choix, outre l’aspect financier, parce qu’ il y avait « une...
Lire plusCe n’était pas pour Rimbaud…
Extraits de journal de voyage : Vous avez accepté de partir à Charleville-Mézières sur les traces du poète Arthur Rimbaud, avec un(e) ami(e) de plume. (tirage au sort) Racontez : Au choix : vous y allez sac à dos et pataugas ou à bicyclette. 12 avril 2018. Ce n’était pas pour Rimbaud, dont j’avais dû, un jour, effleurer quelques extraits de l’œuvre, et dont j’étais un peu confus, à ce jour, qu’il ne m’ait pas laissé de plus vivants souvenirs… Ce n’était pas davantage pour Charleville-Mézières, ex cité...
Lire plusDictionnaire imaginaire
Dictionnaire imaginaire de chacun : Aéronef/Galette/Désespoir/Sapin/Bucolique Aéronef : nef qui ne manque pas d’air, gothique ou rococo, par exemple. Galette : simple prétexte à rétablir la Royauté, le temps d’une journée. Avec le temps, ce privilège finit par être accordé durant tout le mois de janvier… Désespoir : totalement indéfinissable. A éviter absolument ! Sapin : Président dans la forêt du Massacre, il a les boules quand on l’enguirlande, si jeune, près de la cheminée, le fauchant dans ses vertes...
Lire plusL’odeur se devinait dès que l’on passait le col…
2018.01.09. Atelier d’écriture « Pieds-Nus » Louis MANCY (Logo-Rallye) : L’odeur se devinait dès que l’on passait le col… L’odeur se devinait dès que l’on passait le col : cela ne donnait vraiment pas envie d’aller plus loin dans le déboutonnage ! A ce degré d’imprégnation, nul doute que les raisons de sa fin prématurée avaient quelque chose à voir avec une cirrhose du foie, et, sans vouloir nous jeter des fleurs, il nous fallut bien du courage pour passer plus avant la main en oblique pour dégrafer sa chemise...
Lire plusL’oreille au guet de longue absence
À partir du vers de Claude Roy : L’oreille au guet de longue absence écoute aux portes du sommeil… L’oreille au guet de longue absence écoute aux portes du sommeil A l’affût même du silence d’un si long hiver sans soleil Buvant comme folle espérance la rosée verte du matin Sur ses chemins de déshérence au plus profond de ses chagrins L’oreille écoute, écoute en silence, s’abreuvant d’horizons lointains… Vienne la mue de transhumance qui en appelle aux lendemains ! L’oreille se tend, pour entrer...
Lire plusL’enfant Loup
2017.11.21. Atelier d’écriture « Pieds-Nus » Louis MANCY L’enfant Loup Curieuse association, mélange étrange, candeur-terreur, innocence-férocité, petites mèches blondes et grands poils gris, oreillons-oreilles en pointe, doux babils et hurlements… Cohabitation bien hasardeuse ! Bien sûr, la littérature puis le cinéma ont fait fleurir, de par les siècles, de belles histoires d’enfants perdus, abandonnés, et trouvés par une louve, élevés par elle, et voués à un destin peu commun, la plus connue d’entres...
Lire plusIl court après une pie…
Logo-rallye Il court après une pie, l’enfant seul, que la nuit rattrape… Il court après une pie, l’enfant seul, que la nuit rattrape… Pas vraiment du goût de l’oiseau, de se faire ainsi courser. Il aurait fallu l’entendre, à l’heure où la pie, pour trouver sa pitance, mettait les bouchées doubles ! Il allait bientôt faire nuit, et ce n’était vraiment pas le moment, pour trouver quelque chose à becqueter, de faire joujou avec un gamin ! Elle se voyait déjà, le dévorant tout cru, plutôt que de rester là, les pieds...
Lire plusMont Saint Michel
Mont Saint-Michel Le chemin de douanier se perdait dans la brume, Et nous pressions le pas en ce matin frimas Où l’horizon bouché comme une nuit sans lune, En ce jour de juillet, ne nous inspirait pas. Nous avancions sans voir mais en gardant l’espoir Qu’un rayon de soleil percerait les nuées, Essuyant d’un mouchoir, sur nos verres, la buée Qui ruinait notre rêve de pouvoir l’entrevoir. Poursuivant le chemin, le ciel s’ouvrit soudain, Et nous le vîmes enfin, altier et souverain. Amoureuse, éperdue, et tombant...
Lire plusÉpistolaire
Épistolaire Derrière le grand miroir du salon, il trouva une lettre pâlie, et des plumes de paon… Rédigez cette lettre. 08 octobre 1945 Mon cher ami, Saurai-je assez bien vous dire tout ce que mon cœur ressent en repensant à votre belle visite de cette semaine et aux merveilleux moments que nous avons passés ensemble, avec tant de fougue et de passion, dans un merveilleux duo d’harmonie et de fièvre, porté à l’unisson ? Dans vos bras, devant ce grand miroir qui fleurit le salon, je me revois encore, bercée par vos mots...
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