Le vent se lève /Anne
Le vent se lève ! Il faut tenter de vivre
L’air immense ouvre et referme mon livre.
Le vent se lève ! Il faut tenter de vivre
L’air immense ouvre et referme mon livre.
Je n’y crois plus puis par un seul regard
Sur l’être aimé ou sur une guitare
Renaît l’espoir d’y arriver enfin,
Renaît l’ivresse émancipée du vin :
Je veux encore essayer d’être heureux,
Je veux pouvoir trouver mon propre Dieu.
Et puis encore, emporté par le flot
De mes regrets, les plus sourds de mes maux,
Je me noircis, je m’embourbe en moi-même
Et je récolte alors ce que je sème.
Un jour en blanc, traversé de lumière,
Un jour brouillard, le regard en arrière.
L’air immense ouvre et referme mon livre
Et chaque fois, je ne fais que poursuivre
Quand je voudrais coucher sur le papier
De nouveaux sons que la vie m’a chantés.
Dans quel opium pourrais-je me vautrer
Pour tenir tête à mes ombres portées ?
Quelle liqueur saurait anéantir
Les brumes que je ne veux accueillir ?
8 avril 2020 – Poésie – Anne Le Goff