Regardez ses mains…
Regardez ses mains
Quand l’âge est arrivé
Nervures de feuilles abimées
Qui résistent jusqu’à demain
Regardez ses mains
Que le travail a rongé
Comme une pierre fatiguée
Ecrasée sur le chemin
Regardez ses mains
Comme un bébé qui découvre
L’outil qui à jamais ouvre
Les portes d’un destin
Regardez ses mains
Comme l’enfant qui invente
Le dessin aux lignes lentes
Des premiers rêves incertains
Regardez ses mains
Quand l’amour les unit
Pour la caresse infinie
Qui mélange les matins
Regardez ses mains
Quand si souvent elles touchent
Tout un corps et même la bouche
Comme un drap de satin
Regardez ses mains
Comme l’instrument usé
Des navigations passées
Que respire encore le vieux marin
Regardez ses mains
Qui soudain à la fin d’été
Se mettent à trembler
Comme les arbres du jardin
Regardez ses mains
Quand les taches sont brunes
Et que les années assument
Les langueurs des chagrins
Février 2013 –Poésie- Philippe George