Nuit Métisse
La nuit est claire, la lune pleine
il fait encore chaud à minuit
c’est la dernière des nuits métisses
nuit de musique nuit tzigane
violon bulgare et jazz manouche
Un tambour bat sa cadence régulière
Jaïma saisit son violon
sa voix pleine comme lune
s’élance à l’assaut du ciel
au – dessus de l’eau elle tisse
une molle écharpe de miel.
Que dit la chanson je ne sais
mais elle doit parler d’absence
de larmes et de vive peine
car l’étrangère à la voix chaude
laisse traîner des sons qui rôdent
émeuvent et bousculent les sens.
Éclairée par la lune ronde
la scène accrochée dans la nuit
dit une histoire de tous les mondes.
Le tambour bat rythme envoûtant
comme bat le cœur de la chanson
les sons s’étirent les violons pleurent
la voix s’enroule et se déroule
de la houle elle a la douceur
La nuit est claire la lune pleure
il fait encor chaud à minuit.
Quand se tait la voix étrangère
éclate soudain l’ovation
chacun respire et se libère
des milliers de briquets crépitent
au bout des doigts des bras levés
comme autant de chaudes pépites.
C’est la dernière des nuits métisses
nuit de musique nuit tzigane
violon bulgare et jazz manouche.
Il fait encore chaud dans la nuit.
Commence le nouvel été.
Denise Pezennec – Poésie – 1er prix Poésie Libérée Bourgogne Nivernais Morvan