Dans le MUR…
Un hôtel miséreux Une chambre triste Un étroit lit de fer Un homme seul allongé Face à lui un MUR fade Une affiche sur ce mur
L’homme regarde l’affiche Il la fixe longtemps Y pénètre S’y enfonce S’y enferme.
Il est au pied d’un MUR Mur de briques vieilli Sans fenêtre ni porte Un mur nu En son centre
un seul clou A son pied Un rouleau de papier L’homme se baisse et le prend Le déroule Le défroisse Le suspend au seul clou Et s’étale un MUR gris Béton dur Dépourvu d’ouverture Au milieu un clou dur et rouillé Au pied du mur de béton Un rouleau de papier L’homme le prend Le déroule Il l’accroche Au clou dur et rouillé D’une main il défroisse Un MUR Haut et étroit
Un mur rouge En son centre Un clou droit A son pied Une corde lovée L’homme la prend La détend Et l’accroche au clou droit S’y suspend Il y grimpe Et s’élève Tend le cou Au delà du mur rouge Le mur gris de béton Il s’y dresse Reconnaît devant lui Le mur de briques vieilli Sans fenêtre ni porte Il découvre à son pied Une pousse d’ipomée Des tiges de pois de senteur Les
vrilles d’une capucine Orangée Qui se mettent à pousser A grimper A orner le mur froid Mille lianes S’y enlacent L’homme s’y pend S’y élève Y progresse Il domine le mur de briques Et d’un bond prodigieux Se libère De son piège de papier S’en échappe Et joyeux Regagne son lit de fer Où il ferme les yeux Puis s’endort épuisé ÉPUISÉ MAIS HEUREUX.
27 mars 2012 – Textes courts – Denise Pézennec