L’Ouragan

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15 / 02 / 2019
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Consigne : En quelques paragraphes, décrivez l’attente, puis le déchaînement d’un cyclone, et enfin les deux jours qui lui succèdent. Au choix : de façon journalistique / de façon décalée / de façon familiale / de façon poétique / à la manière d’un polar / de manière désinvolte / de façon excessive / de façon romanesque.

Quand Joao Sylva Da Costa apprit la nouvelle par Stéphanie de Monaco qui témoignait sur sa chanson, il offrit un billet au Futuroscope de Poitiers à sa belle-mère en plein sur le passage de l’ouragan. Comme elle ne lisait pas, ne regardait pas la télé, trop occupée à faire l’animatrice des 5 dernières minutes de son gendre, elle fut ravie qu’on lui payât des sensations fortes. Joao, lui, s’était fait livrer deux jours plus tôt 30 palettes de tuiles plates dans son bunker anti-atomique parce qu’il était plâtrier. Tout y était prévu pour survivre à 100 fois Hiroshima, c’est dire le nombre de bouteilles de Porto blanc qui tapissait les murs. A l’heure dite, il envoya sa femme et son vieux chien Gabriel faire des courses au supermarché avec une liste incommode de produits bio qui prendraient du temps à trouver. Comme il interdisait à sa femme de lire, les femmes qui lisent étant dangereuses, et qu’elle n’avait le droit d’accéder à la télé que pendant les matchs pour lui servir de la Kro, elle n’était pas au courant et fut fort marrie de trouver portes closes au supermarché et les rues désertes. Elle se dit qu’il y avait sûrement une grande surface très discount qui s’était ouverte quelque part et que si elle ne ramenait pas la cardamome blanche à son mari, elle s’en prendrait une. Du coup, elle parti errer de par la ville, cherchant un raccourci qu’elle ne trouva jamais. Le chien quant à lui, qui avait beau ne pas lire ni regarder la télé, semblait plus au courant et planta sa maîtresse au Lidl pour « Les caves du marais poitevin » où nombre de chats, de rats, de lombrics et de chiens femelles avaient trouvé refuge. La surprise partie put commencer.

Au Futuroscope, la seule cliente reçut une plaque de la coupole qui vint séparer en deux les cortex préfrontaux de la belle mère. 

Au énième supermarché, la voiture de Mme Sylva Da Costa s’écrasa contre le rayon surgelé, la laissant plate comme une pizza tombée d’un Spoutnik entre le volant et le siège.

Joao était bourré dans son bunker et chantait à tue-tête « Comme un ouragan ». Cela dura pendant deux jours le temps qu’on dégageât les déblais.

Gabriel, lui, était désormais père d’une cinquantaine de chiots et de quelques chatons, à la guerre comme à la guerre. Mais le toutou revint le jour suivant.

Joao s’enrichit au point de payer un tueur pour Gabriel. Il répugnait à voir souffrir les bêtes.

14 février 2019 – Textes courts – Fabienne Dubues

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