Comme une branche dans le feu
Consigne : Je suis devant ce paysage féminin comme une branche dans le feu (Paul Eluard)
Ma terre aux courbes douces, val rieur et de mousse,
Aux frondaisons musquées, senteurs d’automne rousses,
Émeraudes en tes eaux, courent tes clairs ruisseaux
Où montent la fraîcheur et le chant des oiseaux,
Et tu ouvres mes doigts, aux sons de tes violons,
A ton ciel horizon, sur ton cou, sur ton front,
Et tes lèvres vermeilles, au matin, m’ensoleillent,
Et tes lèvres merveilles où mes nuits s’ensommeillent,
Et tes collines tendres où mes cartes du tendre
En des chemins secrets de tes mains vont s’éprendre…
Que j’aime à percevoir, jusqu’à en perdre haleine,
Tes gémissements doux en tes plaines lointaines,
Là où mon souffle chaud repose en tes côtes, haut !
J’aime à vagabonder sur tes seins sur ta peau,
Et j’aime à folâtrer par tes monts et tes vaux,
Et me perdre en ton corps, et me perdre en tes eaux
Profondes et chaudes, incandescentes braises
Où je brûle d’amour pendant que tu me baises,
En ravivant mon être, en ranimant mon âme,
Ma terre nourricière, mon soleil, ma flamme,
Au ralliement de tes sonnailles,
Au clair volcan de tes entrailles,
Et, me consumant d’aise en contemplant tes yeux,
Je suis devant ce paysage féminin comme une branche dans le feu !
08 mars 2016 – Poésie – Louis Mancy