Ginette
Ginette
J’avais alors pour maîtresse, une drôle de petite femme. Ce qui m’émerveillait à chacune de nos rencontres, c’était son drôle de physique. Elle était si petite… et ronde. Ginette était si ronde et si petite qu’elle souriait à tout le monde. Enfin, je ne sais pas : peut-être qu’elle faisait sourire le monde, en tous cas, sa joie irradiait le monde. Ginette était de la Gironde. Et nous étions sur la même longueur d’onde. Au Giratoire, nous virions en trombe, et quand l’agent sifflait, nous sortions nos trombones. Mozart au trombone, imaginez si çà sonne, nous empruntions alors le pont des Arts, poursuivis par les mélomanes acariâtres. C’est que Ginette avait du coffre. D’ailleurs, tous ses voisins avaient déménagé, préférant les canards laqués. Une fois arrivés dans ma mansarde, la lune nous observait et la fête continuait. Parfois la lune se tournait, ou elle s’éclipsait. Je l’ai même vu rougir. Ginette était vraiment … une star !
06 octobre 2015 – Poésie & Ludotextes – Jean Michel