Nuits d’orages

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01 / 07 / 2014
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Me revient en mémoire un merveilleux souvenir d’enfance. C’est un souvenir lié à ma mère. Cette femme, dont les yeux pétillaient de malice savait à merveille captiver l’intérêt. Elle n’avait peur de rien, et jamais de l’orage. Aussi, dès qu’au loin on commençait à entendre un vague grondement, elle s’habillait chaudement et montait à la fenêtre du grenier.

L’attente en général ne durait pas longtemps. Par des roulements successifs, à chaque fois plus rapprochés, l’orage montait. Il s’approchait. Ma mère disait qu’ « il roulait ».

J’ai oublié de dire qu’il s’agissait d’un orage de nuit.

Alors le spectacle commençait : c’était un feu d’artifice d’une splendeur inégalée. Les clochers des églises de la ville servaient de décors. Les toits des maisons brillaient à qui mieux mieux, on en prenait plein les yeux.

Je n’avais pas peur, blotti dans les bras de ma mère : j’admirais !

Cela se produisait souvent : j’étais un enfant sage et ma mère pour me récompenser m’invitait avec elle à admirer le spectacle. Et l’orage restera toujours un merveilleux souvenir lié à mon enfance.

Dans ma longue existence, j’ai toujours essayé de retrouver les bras de ma mère auprès des femmes que j’ai connues. Je n’ai jamais complètement réussi, elles avaient toutes peur de l’orage !

Juin 2014 – Fragments – Émile L.

2 Commentaires

  • Pezennec Denise

    Monsieur Lecourieux comme j’aurais aimé parler avec vous des femmes et de leur rapport à l’orage. Vous qui étiez si aimable avec les dames, je suis sûre que vous avez dans votre longue vie réussit à en rassurer plus d’une quand grondait le tonnerre! mais vous nous avez quittés, si vite, si brutalement. Vous ne me lirez pas mais je vais quand-même écrire qaue je vous aimais beaucoup et que vous m’avez bien fait rire, moi qui ne crains pas l’orage, avec votre humour et votre bonne humeur. Au revoir, Émile.

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  • Lecourieux Thérèse

    Papa, tu es passé « Pieds-nus » sur l’autre rive pour te précipiter dans les bras de ta maman comme lorsque tu étais petit garçon.
    Seulement, il n’y eut pas d’orage, pas de vague, la mer était calme comme tu l’espérais.
    Merci mon papa pour ce que tu as été : l’amour ne passera pas.
    Merci à toute la joyeuse bande de l’atelier d’écriture
    Merci à Mr Poissonnier
    Vous lui avez procuré tant de plaisir jusqu’à la veille du grande départ.

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