Nuits d’orages
Me revient en mémoire un merveilleux souvenir d’enfance. C’est un souvenir lié à ma mère. Cette femme, dont les yeux pétillaient de malice savait à merveille captiver l’intérêt. Elle n’avait peur de rien, et jamais de l’orage. Aussi, dès qu’au loin on commençait à entendre un vague grondement, elle s’habillait chaudement et montait à la fenêtre du grenier.
L’attente en général ne durait pas longtemps. Par des roulements successifs, à chaque fois plus rapprochés, l’orage montait. Il s’approchait. Ma mère disait qu’ « il roulait ».
J’ai oublié de dire qu’il s’agissait d’un orage de nuit.
Alors le spectacle commençait : c’était un feu d’artifice d’une splendeur inégalée. Les clochers des églises de la ville servaient de décors. Les toits des maisons brillaient à qui mieux mieux, on en prenait plein les yeux.
Je n’avais pas peur, blotti dans les bras de ma mère : j’admirais !
Cela se produisait souvent : j’étais un enfant sage et ma mère pour me récompenser m’invitait avec elle à admirer le spectacle. Et l’orage restera toujours un merveilleux souvenir lié à mon enfance.
Dans ma longue existence, j’ai toujours essayé de retrouver les bras de ma mère auprès des femmes que j’ai connues. Je n’ai jamais complètement réussi, elles avaient toutes peur de l’orage !
Juin 2014 – Fragments – Émile L.
2 Commentaires