Ceux qui l’avaient croisé disaient qu’il était grand…

Il avait le physique de l’emploi, et l’emploi, par temps de crise….

Il a galéré aussi dans l’ombre un certain temps, de p’tits boulots en p’tits boulots. Ne pouvant se faire un nom, il apparut sous un pseudo.

C’était un p’tit bonhomme pas très grand. Il avait l’air de pas y toucher..

Avec ces p’tits airs là, ses p’tites lunettes, ses grands yeux écarquillés, son humour décalé et sa gouaille en parlant, il faisait rire et passer de bons p’tits moments…

Sous un p’tit air faussement naïf et quelque peu impertinent, il donnait la leçon aux grands. Il délirait sec et, si vous n’étiez pas trop coincé, vous partiez en délires avec lui.

Il atteint bientôt des sommets. A cela, on reconnaît les grands.

Il voulut même être Président, au point d’en inquiéter plus d’un…

Il ne supportait pas l’hypocrisie, la loi d’la jungle, la misère, qu’on puisse encore avoir faim en ce siècle finissant.

Il le dit, le cria haut sur tous les continents.

Il mourut, dit-on, stupidement, d’un accident…

Une loi, maintenant, porte son nom.

Ceux qui l’avaient croisé disaient qu’il était grand…

12 février 2013 – Textes courts -Louis MANCY