Les Trentenaires
Les trentenaires m’exaspèrent !
Avec leurs petites manies de grand-père,
Moi qui les ai connus dans les jupes de leur mère,
Dynamiques, joyeux, pétillants et sincères.
Voilà qu’ils mettent leur masque d’homme sérieux,
Qu’ils ne seraient plus qu’importants et intelligents.
Ils ont des tas de choses à démontrer comme ? Être ennuyeux,
En prouvant qu’ils peuvent réussir mieux que leurs parents.
Aimer un trentenaire célibataire, c’est éprouvant.
Il n’aime pas si, parce que cela lui rappelle Alice,
Il n’acceptera plus jamais cela car c’est ainsi que se conduisait Elsa.
Il tient à sa liberté, c’est précieux, comme sa carte bleue.
Son job et ses passe-temps passent avant.
Il a oublié la souplesse que réclame une maîtresse,
Et ne peut se résoudre au cadre qu’implique de prendre « femme ».
Le trentenaire a mauvais caractère.
Il ne veut pas que l’on se moque de lui,
Craint qu’elle le lui fasse à l’envers,
Qu’elle le castre, le fasse père ou l’ennuie.
Le trentenaire se veut maître de lui, « Under control » et tutti quanti,
Plus d’action passionnée, même plus drôle désormais, il réfléchit.
Pour le trentenaire je garde quand même l’espoir,
De retrouver la clef de son cœur d’antan,
Dans la poussière en deçà de ces nouveaux penchants.
À l’enfant vieillissant, d’avoir une bonne mémoire.
Je me suis prémunie de ces désagréments,
En choisissant dans la vingtaine, mon amant.
Mais voilà que les saisons passant,
Je me trouve affublée d’un trentenaire naissant.
Je me console en me disant qu’au bout d’un moment,
Forcément, le trentenaire un quadra génère.
Janvier 2013 – Poésie- Clarime de BROU