Plaisirs d’Automne
Calcinées, les fougères sèchent
Sur les talus, dans les chemins.
Des hauts pins les aiguilles rêches
Changent la terre en parchemin.
Partout au sol croît la bruyère
De mauve finement coiffée,
Des feuilles planent, les clairières
Semblent des demeures de fées.
L’or et le rouge sur les branches
Disputent au vert la victoire.
Dorée,la lumière s’épanche,
Octobre finit dans la gloire.
Nul bruit n’entame le silence
A peine un pic dans le lointain.
Ma main frôle avec indolence
Sur ton front un épi mutin.
Nos regards un moment se mêlent,
Châtaigne dans bleu des grands fonds,
D’amoureuses pensées jumelles
Nous saisissent au plus profond.
Allongés sur la mousse offerte
Quand tout s’étiole autour de nous,
Nous goûtons la caresse experte
Du vent du soir sur nos genoux.
Des cris soudains claquent au ciel.
Un V mouvant se plaque aux nues,
Dans un tumulte torrentiel
En contre-jour passent les grues.
Que j’aimerais le temps tenir
Pour garder à jamais en moi
De ce jour-là le souvenir
Et m’en repaître avec émoi.
Denise Pezennec – Poésie – 1er prix Poésie Bourgogne Nivernais Morvan
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