Femme et son enfant assis devant une porte close

Texte libre à partir de la photo.

Mon enfant, ma chérie, mon trésor, ma vie…

Nous voilà toutes les deux, assises là, pieds-nus, derrière cette porte maintenant fermée sur les souvenirs heureux de notre mémoire…

L’interphone n’appellera plus, nous n’entendrons plus sa voix alerte, son pas guilleret dans l’escalier, la sonnette ne vibrera plus de joie…

Nous sommes là, sans vie, ne pouvant y croire, pétries d’une terrible douleur qui nous cloue le ventre, laisse nos corps cassés et sans voix, pétrifiant les rires d’hier dans un silence sans fond, il ne reste aujourd’hui que l’absence et le vide…

Ne pleure pas, ma petite, mon amour, Laetitia, ma grande joie !

La vie continue, tu verras…

Ne pleure pas, je t’en prie !

Je te dirai des mots soleil pour éclabousser tes jours de pluie, je te lirai quand tu t’endors des histoires qui feront rosir le soir, si tu veux je t’habillerai princesse au bal des étoiles dans le noir, je te…

Laetitia, ne m’écoute pas, je dis n’importe quoi…

Pleure, ma chérie, mon amour, pleure avec moi, laisse sortir toutes les larmes de ton corps, crie ta douleur, qu’elle ne t’étouffe pas, j’ai mal à mon cœur et au tien à en mourir, il ne reviendra pas…

Viens, viens dans mes bras, embrasse-moi !

Pleure, pleure, dis-moi tout ce que tu voudras, et puis ne dis plus rien !…Le soleil se lèvera demain…

06 septembre 2011 – Textes courts – Louis Mancy