Tsunami
Vous êtes à Nice, ou à Cannes, en villégiature.
En quelques lignes, au présent de l’indicatif, racontez l’arrivée d’une vague de plusieurs mètres de haut.
1.) Regaaarde ! Reg….
Hardes ! Lambeaux de chairs et de sang, loqueteux, déchiquetés…
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2.) Quelle idée d’aller à Nice, cette année là, pour voir s’il y faisait aussi beau qu’on disait en ce printemps pluvieux et froid !
Voir la Côte en cette période, sous un soleil déjà chaud et un ciel bleu annonciateur de lendemains qui chantent, me réchauffe ostensiblement les sens !
Et puis, pour tout dire, me laisser un peu aller, les doigts de pied en éventail, et me taper la bronzette avant les touristes et les embouteillages, n’est pas pour me déplaire !
A moitié assoupi sur le sable, je suis là étendu qui divague, amusé par le bruit d’un coquillage venu parler à mon oreille à petits mots doux…
C’est vrai que l’on entend la mer !
Le bruit enfle soudain, gonfle, monte, éclate comme une rumeur, imprévisible, subite, fait des remous, des vagues, dans un brouhaha assourdissant, déferle comme un tsunami sur la paisible petite plage bien policée…
En ce mardi 29 mars 2011, dans une lame de fond emportant tout, détruisant tout sur son passage, ils nous emportent avec eux dans la vague…
Du sang, du sang partout, ils veulent, ils voient du sang !
Et dans le grand sauve-qui-peut des illusions perdues, des ambitions détruites, verts, bleus, rouges, violets de rage et d’écume, dans leur détresse impromptue, ils dégueulent leur hargne à la face de l’autre…
La nouvelle claque au journal de midi : gigantesque tsunami dans la jet set du gotha politique : à la vie, à la mort, Fillon, Copé, au petit déjeuner, se sont brouillés !
29 mars 2011 – Textes courts– Louis Mancy