Sylvie et les extraterrestres (suite)

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24 / 10 / 2011
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ELECTRON ! ELECTRON !

Spock hurlait dans le micro le nom de son envoyé spécial , ayant renoncé depuis longtemps à lui adjoindre son numéro de série, de nombreux électrons l’ayant précédé avec plus ou moins de bonheur, mais tous éliminés depuis par un Spock qui ne supportait pas leur incompétence ou leur individualisme c’était selon. En d’autres termes il n’aimait pas beaucoup les électrons trop libres. Electron quant à lui avait réussi là où d’autres avaient échoué. Grâce à des qualités il faut bien le dire humaines, il avait réussi à se rendre indispensable à l’égard de Spock et il avait sauvé sa peau. Mais en côtoyant le peuple de la Terre, il en avait aussi pris les défauts. A côté de la sensibilité et du sens de l’amitié , il avait acquis la jalousie et c’est ce sentiment qui l’animait en ce moment lorsqu’il fonçait sur la Bourgogne, empli de fureur éradicatrice et autodestructrice.

ELECTRON ARRETE TOUT DE SUITE !

Spock avait gardé un oeil sur le radar intersidéral qui surveillait Electron et avait vite compris les intentions de ce dernier. Il l’avait stoppé avant qu’il ne commette l’irrémédiable. Non seulement les intentions d’ Electron auraient apporté de l’eau au moulin de ceux qui croyaient aux OVNI , mais elles allaient aussi interrompre le dialogue que Spock entretenait depuis quelque temps avec Sylvie. Il faut bien le dire, il n’arrivait pas à ne pas penser à elle au moins une fois dans la journée galactique. De façon incompréhensible il n’arrivait pas à contrôler l’émotion qu’elle lui inspirait et cela le rendait tantôt irascible à l’encontre de l’équipage, tantôt rêveur devant le somptueux paysage planétaire qui s’offrait à lui dans son bureau. Les ambitions d’Electron , prendre la place de conseiller privilégié auprès de Spock, étaient manifestement contrecarrées par la présence de plus en plus envahissante de Sylvie.

Electron avait stoppé son vaisseau à temps et s’était garé doucement dans un jardin tout proche. Il rongea son frein en observant les curieux insectes qui semblaient s’échapper d’un parallélépipède en bois puis y rentrer de nouveau dans un ballet incessant, se demandant à quoi pouvaient-ils bien servir. Sentant un danger, il se transféra dans un lieu plus accueillant au milieu d’arbres dans lesquels de magnifiques fruits transparents pendaient. Il n’en souffla pas un mot à Spock, de peur d’être obligé encore de satisfaire à un de ses caprices consuméristes.

TU ES LA ELECTRON ? MON PETIT ELECTRON?

La voix doucereuse de Spock passait dans les écouteurs d’Electron médusé.

Qu’est-ce qui lui arrivait au patron pour s’adresser à lui de cette façon? Qu’allait-il encore lui demander?

ELECTRON JE VOUDRAIS QUE TU ME RAMENE SYLVIE ET SURTOUT IL NE FAUT PAS LUI FAIRE PEUR N’EST-CE PAS?

22 octobre 2011 – Contes – Didier Laurens 

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