Trois semaines « hors les murs »

post details top
19 / 09 / 2015
post details top

Trois semaines «  hors les murs  »

Cette année encore, je suis partie «  en vacances  » à la campagne, à Fleury la Vallée, cela s’entend, heureuse de retrouver mes racines, ma terre natale et le jardin, heureuse de vivre dans notre vieille maison et de partager les repas et quelques activités de tous les jours avec la famille aidante et accueillante .

Le Padre Juan est arrivé le premier chez nous après un long et fatigant voyage Lima-Paris-Fleury  ; et sans attendre, ce fut ce 19 juillet joyeux avec enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. Quelle journée  ! Les cousines germaines trentenaires de l’année ont organisé cette rencontre avec compétence  ; on peut les féliciter et les remercier pour ce temps de détente où se mêlèrent la joie des retrouvailles, l’humour des participants, la bonne humeur qui a régné tout le long de la journée  ; la «  fête des 30  » s’inscrit dans les bons souvenirs familiaux  ; on ne regrette que l’absence des «  empêchés  » et des gens fatigués. Mes vacances ont débuté quelques jours après cet épisode prévu de longue date. Bravo les trentenaires  ! Y aura-t-il d’autres «  fêtes des 30  » dans l’avenir  ?

L’été, je ne vous apprends rien, a été très chaud et nous avons apprécié l’épaisseur de nos murs quand le thermomètre affichait et dépassait les 30° dans la cour  ; difficile par cette chaleur de déjeuner dans le jardin  ! Comment reconnaître le jardin du printemps qui avait fait tant envie à notre Péruvien  ? Comment ne pas s’attrister devant les dahlias rabougris et les roses séchées sur pied  ? J’ai eu mal à mon jardin et à celui de nos maraîchers qui ne récoltaient que de mauvais légumes ou rien et attendaient désespérément les bienfaits d’une bonne pluie d’été. Pas de cerises, pas de prunes, les framboises ont séché sans grossir ni mûrir  ; le pommier pourtant vaillant habituellement, se met à jaunir et laisse tomber ses pommes vertes, maigrichonnes et cuites de chaleur  ; la récolte de septembre-octobre est bien compromise  !

Dans les terres, les tournesols baissent lamentablement la tête et refusent de se tourner du côté du soleil  ; les maïs ne grandissent pas tant le sol est desséché et crevassé  ; on cherche vainement les «  poupées  » dorées qui régalaient notre enfance  ! Si les agriculteurs et éleveurs sont très touchés cette année par la canicule, les vignerons, eux, espèrent une belle vendange  : la vigne se porte bien et le raisin est prometteur, sauf imprévu de la météo  !

Malgré un semblant de fraîcheur, les nuits restent chaudes et le sommeil difficile mais se lever dans la nuit et sortir pour regarder le ciel semé de milliers d’étoiles, quel spectacle  ! Surtout quand ces petits astres lumineux se mettent à filer  ; ne manquez jamais «  la nuit des étoiles  » , début août  ! A ce moment-là, il est permis d’avoir la tête dans les étoiles  ; j’en connais même dans la famille, qui font chaise longue la nuit, dans le jardin, pour assister à cette féerie.

A la campagne, en été, on se distrait de différentes façons  ; au plus chaud de la journée, on peut faire une bonne sieste ou des parties de scrabble avec les jeunes  ; ça permet d’évaluer les capacités intellectuelles qui nous restent, (ce n’est pas très lourd)  ! On est heureux aussi de voir défiler la famille et les amis fidèles  ; on renoue avec les voisins en se parlant de jardin à jardin  ; on écoute les oiseaux étonnés de notre présence  et on observe le couple de moineaux qui apprend au petit à prendre son envol  : un coup d’aile et le voilà sur la plus haute marche de l’escalier  ; encore un effort et il se retrouve au bord d’une fenêtre et on recommence en augmentant les distances  ; le petit est obéissant et ne ménage pas ses efforts  ; quelle éducation  ! Attention  ! Et si le chat Baden était dans les parages  ? Ca piaille et ça piaille pour encourager, pour aller encore plus loin, plus haut  ! Quelques jours plus tard, l’oiseau vole tout seul  ; voilà qui fait rêver bon nombre de parents  !

Sur le perron du grenier, dans un coin, un gros saloir vide sert de décor  ; derrière ce pot de terre cuite, le matou qui ignore le moineau devenu libre découvre un imprudent petit mulot  ; tête à droite, tête à gauche, Baden qui rôde dans les parages se met à jouer avec une possible proie bien vivante , si l’un cherche à droite, l’autre fuit à gauche  ; s’en suit, un véritable jeu de cache-cache jusqu’au moment où le mulot disparaît dans un trou du mur  ; le matou, déçu, s’éclipse à toute vitesse dans le jardin et, vexé, se dissimule sous les ombrages des arbustes restés verts.

La nature offre des spectacles souvent surprenants  ; un nuage d’étourneaux se pose soudain dans l’énorme noyer des voisins  ; on entend des bruits d’ailes et des concerts peu harmonieux  ; en les observant de loin avec une longue vue, on voit les jeunes battre des ailes encore fragiles et

se préparant à voler librement, eux aussi, malgré leur plumage encore bien duveteux.

Les journées s’écoulent, paisibles, mais je me dis que je ne fais pas grand chose d’utile ici  ; à part quelques pluches, du linge à mettre ou sortir du lave-linge, un brin de repassage, un peu de cuisine, mes activités sont bien réduites et mes déplacements de plus en plus courts  ; tout me coûte  : des marches d’escalier qui sont toujours plus hautes d’année en année, des portes de placards difficiles à atteindre, des casseroles trop lourdes, un aspirateur trop bruyant, un escalier de cave dangereux et interdit aux vieilles jambes, la station verticale pénible, le besoin d’allonger les jambes et j’en passe, c’est bien moi qui n’est plus performante, même si je pratique ma kiné dans le jardin , en plein air, grâce à l’installation savante de Jean-Claude il y a quelques années  !

Parfois je grogne parce que, en vacances, le rythme MdB est un peu cassé, les petites habitudes chamboulées, les heures des repas variables favorisant le grignotage ou retardant l’heure du coucher  ; quelquefois je me demande si Fleury et Perrigny sont sur le même fuseau horaire.

Au final, rassurez-vous, je suis heureuse de vivre avec la famille des journées exceptionnelles et j’espère profiter encore (combien de temps?) de la maison , de tous ceux qui viennent ici partager le bonheur d’être ensemble. Merci à tous ceux qui me font vivre de bons moments à la campagne … Merci la maison  !

A toi

A toi la gardienne de notre enfance,

Je veux redire toute notre confiance.

Tu as connu bien des tempêtes

Mais tu as toujours su relever la tête.

Tu gardes en toi bon nombre de traces

Des jours porteurs de terribles menaces.

Pourtant tu vis allègrement ta vieillesse

Et tu continues à nous faire surmonter nos faiblesses.

Merci pour ton regard discret

Qui sait garder tous nos secrets.

Tu connais nos joies, nos deuils, nos amitiés, nos amours et nos rêves.

Solide comme un roc, tu veilles sur nous sans trêve,

Humble, oubliée des tiens parfois, tu es plus qu’une amie

A qui l’on confie toutes les amertumes de la vie.

Tu effaces nos rancoeurs, nos discordes parfois,

Pour nous consoler et en toi, nous redonner la foi.

Nous t’aimons plus que de raison

Toi qui nous rassembles et nous protèges, notre maison  !

A Perrigny, le 26 août 2015 Marité G.

Laissez un commentaire

Rechercher