Slam de Joux

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23 / 06 / 2015
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Slam de Joux

J’ai pas trouvé la ville, ici à Joux la Ville

Je vais devenir pire, je vais prendre racines

Le vent frappe les murs, siffle au travers des grilles

Où est passée la vie, ne reste que ses toxines

Le jour ne meurt pas seul à Joux la Ville

La voix s’éteint, le cœur se vrille

 

Les murs font grise mine ici à Joux la Sombre

L’existence patine, les espoirs saccagés

Errent dans les coursives à la façon des ombres

S’agacent pour la cantine et retournent s’encager

les rêves ne s’usent pas seuls à Joux la Ville

La conscience aussi, faut’ de piles

 

Les souvenirs rasent les murs à Joux la Honte

Sa faute en pleine gueule pour seule identité

Les jugements repoussent toujours, après la tonte

Assassin voleur pointeur, c’est pour l’éternité

l’encre n’est pas seule à tatouer, à Joux la Ville

La mémoire aussi, qui s’obstine.

 

La tendresse se soigne aux gnons, à Joux la Peur

L’ennui tisse son manteau de vieille laine

Le jour on tresse des oignons, à Joux Labeur

la tristesse pourrit la nuit, mauvaise haleine

les potes ne sont pas, seuls, absents de Joux la ville

Mon enfance aussi, qui s’défile.

 

Quels sont tes projets, détenu, à Joux l’Espoir ?

Qu’as-tu prévu ensuite pour te réinsérer ?

L’avenir, détenu, n’est-ce pas la mer à boire ?

Quand les réflexes meurent et que s’usent les dés

le passé n’est pas seul a blesser, à Joux la Ville

Le futur aussi, qui s’entortille.

.

Quand le jour se barre de Joux la triste

Alors les yeux se plissent, dehors vers la lumière

Quand vient le temps du dernier tour de piste

On s’promet que demain, on sera plus fort qu’ hier

La liberté attend, sous l’ mur de Joux la ville

La joie aussi, un peu, mais malhabile.

Mai 2015- textes collectifs – Joux la Ville

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