Liberté

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23 / 06 / 2015
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À l’attention des détenus de Joux la Ville , dans le cadre d’un échange inter-ateliers d’écriture. La consigne était de reconstituer ce poème dont seuls apparaissaient les derniers mots de chaque vers.  En dessous, la réponse des détenus appelée « Vieillesse » au texte des anciens  (en italique)

Liberté

Dès que pointe l’aurore, déjà il prend la route

Gaillard et sifflotant, il traverse les champs

Sans souci du soleil et sans souci des gouttes

De la pluie et du vent, il écoute les chants.

Des splendeurs de la plaine, il goûte l’étendue

Il gravit des montagnes, il arpente des bois

Oubliant la cité, sa jeunesse perdue

Dont il ne garde plus qu’un souvenir étroit.

D’une nouvelle vie, il trace le sillage

Avec la liberté, ses yeux se sont ouverts

Pour découvrir enfin, de la paix, les rivages

Retrouver des sourires, sans regards de travers

Marcher la tête haute, plus d’épaules ployées

Il dévore la vie, son cœur est mis à nu

Confiant en l’avenir malgré les inconnus

Dans l’océan des larmes, toute peine noyée.

Avril 2015 – Textes collectifs -Mémoires de Bourgogne

 

 

Vieillesse

Les années ont passé, c’est le bout de la route

Sous ce vent, les blés mûrs se courbent en plein champ

La vie se ralentit et coule goutte à goutte

les pensées restent vives et résonnent de chants

La mémoire s’agite comme lessive étendue

Les mêmes photos sourient dans leurs cadres de bois

La joie est là malgré la libido perdue

qui marche avec sa canne dans le couloir étroit

la tête émerge encore dans l’ bouillon du sillage

Contemplant le chemin et les yeux grand ouverts

Au milieu de l’écume discernent les visages

qui pêle-mêle apparaissent, droits ou de travers

Ainsi que les regards les silhouettes ployées

se penchent également sur l’avenir mis à nu

Qui laisse deviner des rivages inconnus

Et l’âme espère encore, toute rancœur noyée.

Atelier d’écriture de Joux la Ville avril-mai 2015

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